Si tout indique que la lettre envoyée à l'Université Concordia a été écrite par une seule personne ou par un groupe très restreint, la prière musulmane du vendredi, elle, qui se déroule aux abords de la cafétéria et qui attire beaucoup de monde, semble créer un malaise dans l'établissement.

«Chaque vendredi, il y a la prière au 7e étage de l'édifice H, a raconté hier à La Presse une étudiante en langues. Ça n'a pas tellement de sens qu'ils soient pratiquement dans la cafétéria pour prier. C'est un local ouvert, qui n'a pas de murs. Les gens veulent juste manger en paix. Peut-être que la direction pourrait leur demander d'aller prier ailleurs.»

«Ça ne me dérange pas que des gens prient, a aussi dit à La Presse hier un étudiant en génie, mais pas devant moi. C'est un peu intrusif.»

L'ETS montrée du doigt

En 2006, la Commission des droits de la personne a montré du doigt l'École de technologie supérieure (ETS) qui, à son avis, avait manqué à son devoir d'accommoder ses étudiants musulmans désireux d'obtenir un espace privé pour pratiquer leur culte.

Selon la Commission, le caractère laïque de l'établissement ne le dispensait pas de cette responsabilité.

Par contre, l'ETS avait tout à fait le droit, comme elle le faisait, de poser une affiche sur les toilettes y interdisant le lavage des pieds.

Dans son rapport, la Commission des droits de la personne suggérait diverses pistes, comme celle d'aménager des «aires de recueillement multiconfessionnelles».

Local ou mosquée?

Aujourd'hui, à l'ETS, il n'y a pas de local de prière musulman. Ceux qui pratiquent une religion, quelle qu'elle soit, peuvent aller prier dans une salle de classe vide.

Pour ce qui est des musulmans, comme il y a une mosquée juste à côté, ils préfèrent s'y rendre.

À l'Université McGill, on a opté pour un local de prière multiconfessionnel.

À l'Université Concordia, hier, la direction ne nous a pas rappelés au sujet du local de prière et de la contrariété que cela occasionne chez certains.