L'Université McGill, à Montréal, tend la main aux étudiants et aux professeurs originaires de sept pays touchés par un décret du président américain Donald Trump qui avait pour but d'interdire à leurs ressortissants d'entrer aux États-Unis.

Même si le décret du 27 janvier a été suspendu pour l'instant par des tribunaux américains, McGill dit vouloir agir.

Les sept pays touchés par l'ordre présidentiel -qui interdit aux ressortissants de ces pays à majorité musulmane de franchir la frontière américaine- sont l'Iran, l'Iraq, la Libye, la Somalie, le Soudan, la Syrie et le Yémen.

L'université québécoise allonge ainsi les délais d'inscription à certains programmes d'études pour permettre aux étudiants de ces sept pays de s'inscrire à McGill.

Les frais de traitement des demandes d'admission pour les programmes de l'automne 2017 et de l'automne 2018 seront également remboursés.

Fond d'aide financière

L'Université McGill annonce du même coup qu'elle mettra sur pied un Fonds d'aide financière à l'intention de ses étudiants récemment admis, qui sont originaires de ces sept pays, afin de compenser les coûts imprévus entraînés par la modification de leur parcours universitaire.

Dans le cas où le décret demeure suspendu indéfiniment, l'Université procédera à une révision de ses mesures, soutient-elle dans son communiqué diffusé mardi.

Quant aux étudiants et aux professeurs de McGill qui n'ont pu se rendre à des conférences ou à d'autres activités universitaires en raison du décret, lorsqu'il était en vigueur, ils pourront recevoir une indemnisation, par exemple, pour le coût des billets d'avion devenus inutilisables ou pour les frais de colloques.

Dans le cas où le décret serait réinstauré, McGill dit vouloir mettre en place des accords d'échanges temporaires pour les étudiants qui ne pourront entrer en sol américain. Et si des professeurs de McGill veulent accueillir dans leur faculté des collègues interdits d'accès aux États-Unis, ils pourront obtenir une aide financière, par exemple, pour leur installer un bureau.

Le regroupement des universités canadiennes avait déjà exprimé son inquiétude la semaine dernière contre le décret américain, dans une déclaration qui avait reçu notamment l'appui de McGill.

L'Université Memorial de Terre-Neuve a aussi posé des gestes concrets. Elle a aboli les frais d'inscription pour les étudiants des sept pays visés par le décret et a indiqué avoir reçu un nombre important de demandes d'information sur ses programmes.