Québec révise le cours d'éthique et de culture religieuse, offert depuis 2008 au primaire et au secondaire. Mais il ne s'engage pas à ce que les changements soient en vigueur pour la prochaine rentrée scolaire.

Ce cours, qui a remplacé l'enseignement religieux confessionnel (catholique ou protestant) et moral, fait l'objet de critiques. Dans un avis rendu public mercredi, le Conseil du statut de la femme (CSF) estime qu'il «ne remet pas en question les pratiques sexistes existant au sein des religions» et soutient que «le traitement conjugué de l'éthique et de la culture religieuse peut entraîner des confusions en incitant à considérer les doctrines religieuses comme des réponses valides aux enjeux éthiques actuels».

Le CSF recommande que le cours soit complètement revu. La dimension religieuse devrait être intégrée dans le programme d'histoire. L'éducation à l'égalité, à la citoyenneté et à la sexualité devrait faire partie d'un cours d'éthique.

Lors de la période des questions à l'Assemblée nationale jeudi, le Parti québécois a soutenu que l'avis du CSF est «dévastateur». Il demande de remplacer le cours d'éthique et de culture religieuse par un autre sur la citoyenneté dans les plus brefs délais. «Est-ce que le ministre reconnaît qu'il y a un problème? Est-ce qu'il entend le corriger? Est-ce qu'il entend agir pour s'assurer qu'en septembre prochain la situation soit réglée?» a lancé le porte-parole du PQ en matière d'éducation, Alexandre Cloutier.

Le ministre Sébastien Proulx a répondu que le cours est «en révision». «On va travailler pour voir comment on peut améliorer les choses », a-t-il ajouté sans donner plus de précisions. Il n'a pas voulu promettre un nouveau cours à temps pour la rentrée de l'an prochain. «Le suivi de cela sera connu au moment opportun», s'est contenté de dire son cabinet.

Modifier un tel cours peut s'avérer complexe, car il est donné à tous les niveaux, du début du primaire jusqu'à la fin du secondaire.