L'analphabétisme est un « frein » au développement de la société québécoise, soutient le ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx. Il injecte près de 20 millions de dollars supplémentaires, récurrents, pour lutter contre ce fléau, mais aussi le décrochage scolaire.

À la clôture de sa consultation nationale sur la réussite éducative vendredi, le ministre a précisé que sa politique en la matière sera dévoilée au printemps 2017. Mais il a voulu annoncer « un premier geste concret » devant les différents acteurs du réseau de l'éducation.

Il ajoute neuf millions de dollars au Programme d'action communautaire sur le terrain de l'éducation - une hausse de 50 % - pour soutenir les organismes qui oeuvrent en alphabétisation, luttent contre le décrochage scolaire et offrent de la formation continue.

Les six centres d'éducation populaire de Montréal bénéficieront de 750 000 $ pour assurer leur « pérennité », a dit le ministre.

Il accorde quatre millions $ aux commissions scolaires et trois millions à des instances régionales de concertation pour contrer le décrochage et favoriser la formation continue.

Un peu plus d'un million servira à inciter les entreprises à accroître la formation générale des travailleurs. Une somme quasi équivalente (1,5 million) permettra le financement d'Allô profs « pour le soutien des adultes en démarche de formation générale de base » et la création d'Allô parents. Il y aura également partenariat avec Télé-Québec pour créer des trousses pédagogiques en matière de littératie, destinées autant aux enfants qu'aux parents.

L'opposition a salué l'annonce, mais elle réclame davantage. « Les organismes pour l'alphabétisation sont les parents pauvres du réseau », et leur soutien financier était gelé depuis des années, a affirmé le péquiste Alexandre Cloutier. Il a tenu à rappeler les compressions du gouvernement dans le système d'éducation. « On a fait 100 pas en arrière, et là le gouvernement fait un pas en avant », a-t-il dit.

Pour le caquiste Jean-François Roberge, le ministre répond à une demande répétée de la CAQ en ajoutant neuf millions au bénéfice des organismes pour l'alphabétisation. « Mais en ne faisant que ça, on tombe dans le piège que j'appréhendais. On est dans le consensus mou qui pratiquement ne coûte rien », si l'on tient compte de l'ensemble du budget du ministère de l'Éducation. Il réclame que la maternelle 4 ans soit offerte sur tout le territoire, alors que le gouvernement limite son développement aux milieux défavorisés à l'heure actuelle.