Près de deux étudiants canadiens sur cinq sont dans une précarité telle qu'ils disent vivre dans un état d'insécurité alimentaire.

C'est du moins la conclusion à laquelle arrive l'organisation de charité canadienne Meal Exchange après avoir réalisé un sondage auprès de 4500 étudiants provenant de cinq universités réparties en Ontario, Nouvelle-Écosse et Alberta.

Le rapport de l'organisme, intitulé Hungry for Knowledge (Faim de savoir) a été rendu public la semaine dernière, rapporte le Toronto Star qui s'est penché sur l'étude.

Ainsi 39 % des étudiants questionnés affirment ne pas avoir accès à des aliments « nutritifs ». Et des groupes sociaux considérés comme étant plus vulnérables - que l'on pense aux étudiants autochtones, à ceux de couleurs ou encore aux parents sur les bancs d'école - connaissent un degré encore plus élevé d'insécurité alimentaire, soutient le rapport.

L'étude souligne également que le nombre de programmes d'aide alimentaire dans les universités canadiennes a doublé depuis 2004.

Selon la définition adoptée en 1996 par le Sommet mondial de l'alimentation, le concept de sécurité alimentaire est résumé ainsi : « La sécurité alimentaire existe lorsque tous les êtres humains ont, à tout moment, la possibilité physique, sociale et économique de se procurer une nourriture suffisante, saine et nutritive leur permettant de satisfaire leurs besoins et préférences alimentaires pour mener une vie saine et active. »

Les frais scolaires augmentent au Canada de façon plus significative que l'inflation. L'étude met en exergue que les frais de scolarité moyens pour un étudiant canadien de premier cycle sont passés de 3192 $ en 1993 à 6191 $ en 2015.

« Le coût de la vie et les frais de scolarité ont augmenté de façon dramatique, faisant de l'université, une expérience très différente de celle qu'on connue les étudiants il y a 15 ou 20 ans », souligne Drew Silverthorn, étudiant à la maîtrise en travail social à l'Université Ryerson à Toronto, et chercheur principal de l'étude.

Hungry for Knowledge souligne également que près de la moitié des étudiants sondés (46,2 %) occupaient un emploi durant l'année scolaire et que pratiquement tous ces étudiants qui doivent concilier travail et études (96 %) travaillaient dans un secteur à faible revenu.

Le sondage a été réalisé dans les universités suivantes:

• Dalhousie University (Halifax, en Nouvelle-Écosse)

• Brock University (St. Catharines, en Ontario)

• Lakehead University (Thunder Bay, Ontario)

• University of Calgary (Calgary, Alberta)

• Ryerson University (Toronto, Ontario)

- D'après le Toronto Star