Québec a lancé, vendredi, sa consultation tant attendue sur la réussite éducative - une consultation bien reçue par le milieu.

Le premier ministre Philippe Couillard lui-même s'est déplacé pour cette annonce à la Grande bibliothèque à Montréal, aux côtés des ministres de l'Éducation Sébastien Proulx, de l'Enseignement supérieur Hélène David, et de l'Immigration Kathleen Weil.

La consultation se fera d'abord en ligne, sur le site internet du ministère de l'Éducation, jusqu'au 10 novembre. Ensuite, des consultations régionales seront tenues du 11 octobre à la fin de novembre dans plusieurs régions du Québec. Puis, le 1er décembre aura lieu la consultation nationale, a précisé le ministre Proulx, au cours d'une rencontre avec la presse.

Bien des thèmes y seront abordés, comme les services de garde éducatifs, la maternelle à 4 ans, la motivation des élèves doués, le défi particulier que pose la réussite des garçons, la formation continue des enseignants, les échanges interculturels, la responsabilité des entreprises dans le parcours des élèves en formation professionnelle, entre autres.

Québec avait déjà annoncé, dans son dernier budget, une réinjection de fonds dans l'éducation, à raison de 1,2 milliard $ sur trois ans, maintenant que l'équilibre budgétaire est atteint.

Interrogé à savoir si ces fonds suffiraient à ses yeux pour rehausser la réussite éducative à tous les niveaux, le premier ministre a répondu de façon plus générale. « C'est un raisonnement qui est très court. Les ressources ont été injectées dès qu'on a pu. On a fait exactement ce qu'on a dit qu'on ferait. Il est clair qu'il y aura un ajout de ressources, mais c'est une profonde illusion - comme c'est le cas en santé, d'ailleurs - de penser que le simple ajout de ressources va miraculeusement régler les enjeux », a-t-il opiné.

Réactions

Les organisations syndicales de l'enseignement primaire et secondaire, présentes lors de l'annonce, ont salué le lancement de cette consultation, espérant que l'écoute des solutions proposées sera réelle.

Interrogée sur place, Louise Chabot, présidente de la Centrale des syndicats du Québec - qui représente la majorité des enseignants du primaire et du secondaire - a poussé un soupir de soulagement. « Enfin », s'est-elle exclamée.

« Depuis l'arrivée au pouvoir de ce gouvernement-là qu'on revendique d'arrêter de plancher sur des questions en éducation qui ne faisaient aucune différence pour les besoins du personnel de l'éducation et des élèves, comme les fusions des commissions scolaires, les structures. On revendiquait un vrai dialogue social qui s'engage avec une consultation de tous les acteurs du milieu pour regarder où sont les vrais enjeux et les vrais problèmes », a souligné Mme Chabot, qui se dit prête à donner une chance au coureur.

« On appelait cette consultation, donc on ne s'en plaindra pas », a commenté à son tour Sylvain Mallette, président de la Fédération autonome de l'enseignement, qui représente aussi des enseignants du primaire et du secondaire.

Au Conseil du patronat du Québec, le président Yves-Thomas Dorval a dit souhaiter que la voix des employeurs soit aussi entendue. « N'oublions pas que l'éducation, ultimement, non seulement c'est pour développer des aspects de connaissances d'un individu ou sa sociabilité, mais également la reconnaissance de ses compétences pour être en mesure de répondre aux besoins du marché du travail. La réussite scolaire, c'est un élément prioritaire pour la prospérité du Québec », a-t-il opiné.