Après cinq ans à jongler avec ses colonnes de chiffres, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) annonce un retour à l'équilibre budgétaire l'an prochain. «Enfin, on peut dire qu'on va passer d'une phase de redressement à une phase de développement, ce qui est essentiel en éducation», a affirmé la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, avant d'en dévoiler les grandes lignes, ce soir.

Avec une enveloppe supplémentaire de cinq millions du provincial qui a permis de maintenir des postes de professionnels dans les écoles, la commission scolaire présente un budget atteignant 1,63 milliard, en 2016-17, soit 56 millions de plus que l'an dernier. L'écart provient principalement d'une subvention de 15 millions du gouvernement pour certaines mesures dites «probantes et innovantes», dont le maintien des postes, de même que des augmentations salariales conventionnées atteignant 15,3 millions, a expliqué la haute direction de la CSDM.

Comme chaque année, la majorité des revenus proviennent des subventions du gouvernement et de la taxe scolaire, tandis que près de 80% des dépenses sont consacrées aux salaires des 15 000 employés réguliers et non réguliers. Une autre faible portion, soit de 3%, est consacrée au soutien administratif. Selon le scénario adopté par les commissaires, la CSDM pourra envisager, à partir de l'an prochain, de conclure des ententes avec le gouvernement pour commencer à rembourser un déficit cumulé de 89 millions au fil du temps.

Formation professionnelle

Avec cette nouvelle mouture budgétaire, la direction de la commission scolaire espère investir dans la formation professionnelle, notamment pour ouvrir de nouveaux programmes de formation (construction, restauration), améliorer les infrastructures et moderniser ses équipements. Les élèves avec des besoins particuliers, et les services d'accueil et de francisation demeurent des priorités.

«Je crois que la réalité montréalaise a aujourd'hui une meilleure compréhension de la part de nos partenaires, notamment du gouvernement, estime Mme Harel-Bourdon. Une meilleure compréhension parce que nulle part ailleurs il y a des défis à cause des statuts sociaux économiques défavorisés, des défis d'accueil des familles immigrantes dans les classes, mais aussi d'intégration à la société québécoise et à la langue française.»

La question du financement du transport scolaire demeurera un enjeu de taille, l'an prochain, avec un déficit de 2,3 millions malgré un financement de 15 millions. À ce sujet, la CSDM annoncera au cours des prochains jours, à la lumière d'un sondage auprès des parents, si elle donne son aval à une contribution parentale pour trois écoles spécialisées. Cette contribution d'environ 600$ par enfant permettrait d'éponger les 280 000$ nécessaires au maintien du transport à l'école Face, Atelier et Fernand-Séguin. À lui seul, le transport scolaire représente 1,15 million des 9,3 millions en pistes d'économies à aller chercher dans le plan de retour à l'équilibre budgétaire.

«On a dû faire des choix importants, des choix responsables, a conclu Mme Harel-Bourdon. Nous sommes tous satisfaits. Maintenant, on veut regarder ce qu'on peut améliorer, notamment au secondaire. Il faut davantage de souplesse. Par exemple, c'est un méchant défi de garder un ado après l'école pour parfaire son français. Il faut aussi aller dans les familles dans certains milieux, entre autres dans Hochelaga-Maisonneuve. On ne parle pas d'un modèle unique è mettre en place.»

Faits saillants du budget de la CSDM

• 15 millions du gouvernement pour des mesures «probantes et innovantes».

• 1 million de plus provenant des taxes scolaires, pour un total de 178 millions

• 3,5 millions provenant des ventes d'immeubles

Prévision 2016-2017

• 1300 élèves de plus

• Déficit autorisé de 10,5 millions pour l'enveloppe des enseignants

• Déficit autorisé de 2,3 millions pour le transport scolaire