Inquiets de marcher avec leur famille sur des boulevards sans trottoirs ni accotements, des parents demandent à la Ville de Laval d'améliorer la sécurité des usagers les plus vulnérables, notamment les enfants qui marchent pour aller à l'école.

«Nous aimons marcher, mais quand je passe avec mon fils de 8 ans et ma fille de 5 ans entre les voitures stationnées et les voitures qui vont vite, je trouve ça stressant», explique Mélanie Busby, Lavalloise membre de l'organisation de participation des parents (OPP) de l'école Des Ormeaux, dans le quartier Duvernay.

La situation est particulièrement inquiétante dans les axes nord-sud, comme la rue de Callières ou le boulevard d'Auteuil, des artères «collectrices» sans trottoirs que les piétons n'ont pas le choix d'emprunter dans leurs déplacements. «Ce sont de grandes rues en ligne droite où des voitures vont vite. L'aménagement de la rue encourage la vitesse et ne fait aucune place aux piétons.»

À Laval, la majorité des quartiers ne sont pas sécurisés pour les déplacements à pied. Le 13 mars dernier, la petite Maeva Duré, 7 ans, est morte après avoir été frappée par une voiture sur le boulevard Lévesque - une artère sans trottoirs, où elle marchait avec sa famille qui regagnait son véhicule stationné.

Après le drame, les parents de la fillette avaient dénoncé l'absence de trottoirs sur ce boulevard fréquenté.

Solutions

L'OPP de l'école Des Ormeaux, qui a le soutien de la direction de l'école et du conseil d'établissement, vient d'envoyer un mémoire demandant à la Ville de sécuriser son quartier.

Trottoirs, bandes piétonnes et pistes cyclables pourraient faire partie des solutions, dit Mélanie Busby. «On veut qu'il y ait un endroit sur la rue pour dire aux enfants et à tout le monde qui marche: ‟Vous avez une place, vous êtes en sécurité."»

Valérie Sauvé, porte-parole de la Ville de Laval, indique que la direction générale de la ville a bien reçu le mémoire envoyé par les parents de l'école Des Ormeaux. «On a une équipe qui va aller voir sur place et on va informer le service de police d'être plus vigilant là-bas», dit-elle.

Un schéma d'aménagement du territoire a aussi été déposé cette année - une première à Laval -, et les citoyens sont actuellement consultés.

«La mobilité active, c'est au coeur de nos préoccupations. On le sait, la ville de Laval, quand elle a été créée, ce n'était pas centré sur les piétons. Il y a beaucoup de quartiers sans trottoirs. Je sais que les gens veulent des résultats tout de suite, et que ça peut paraître insensible de parler des mesures à long terme. Mais la volonté est là. Nous voulons changer les choses.»