De passage à Montréal, le nouveau ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx, a annoncé que plus de 367 millions seront investis, cet été, pour rénover les écoles du Québec. La part du lion reviendra aux écoles de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), qui reçoit 79 millions supplémentaires, soit le tiers de l'enveloppe.

Cet argent servira notamment à refaire des toitures, à remplacer des portes et fenêtres, et à mettre au goût du jour de vieux systèmes de chauffage et installations sanitaires. Le ministre de l'Éducation a choisi l'école désaffectée Saint-Nom-de-Jésus, dans Hochelaga-Maisonneuve, pour en faire l'annonce, en assurant qu'elle pourra accueillir à nouveau des élèves du primaire et du secondaire, en 2018.

« C'est un symbole. Aujourd'hui, cette école inspire la gêne, parfois la honte, a-t-il dit. Ce n'est pas pour rien que nous l'avons choisie pour annoncer ces investissements. C'est une école qui n'en est plus une. Grâce aux investissements, elle redeviendra un outil d'apprentissage et de socialisation pour des enfants qui sont actuellement délocalisés. »  

Pour l'ensemble de la province, 1572 projets ont été ciblés pour un millier de bâtiments. À Montréal, cinq commissions scolaires (CSDM, Pointe-de-l'Île, Marguerite-Bourgeoys, English-Montreal, Lester-B.-Pearson) vont se partager 127 millions pour réaliser 293 projets dans plus de 200 bâtiments. Il est question de 700 millions sur trois ans.

La présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, a salué ces investissements tout en précisant qu'avec le déficit de maintien des immeubles, atteignant 1,1 milliard à ce jour, ces sommes ne permettront que d'effectuer un « rattrapage ».

« C'est quand même une bonne nouvelle, a-t-elle tenu à préciser. Mais avec nos besoins actuels, il aurait fallu doubler le montant de 79 millions. La valeur de remplacement de nos immeubles se chiffre à plus de 2 milliards », a-t-elle ajouté.

Québec penche vers le maintien d'une forme de démocratie scolaire

Tout indique que des élections sous une forme ou une autre seront maintenues dans le cadre de la réforme de la gouvernance des commissions scolaires prévue au projet de loi 86, dont le contenu sera profondément revu si l'on se fie aux propos du ministre de l'Éducation, Sébastien Proulx.

De passage à Montréal, lundi, pour y annoncer des investissements dans la réhabilitation d'écoles délabrées, le ministre Proulx a insisté sur la nuance selon laquelle le projet de loi 86 prévoit l'abolition des élections scolaires, mais pas l'abolition d'élections comme tel.

Il a reconnu que la communauté anglophone avait vigoureusement contesté l'abolition des élections scolaires, y voyant une perte de contrôle sur ses institutions, mais il a fait valoir que les régions du Québec avaient également manifesté une volonté de maintien d'une forme de démocratie scolaire.

Sébastien Proulx a toutefois été très clair quant au fait qu'il n'a aucune intention de reléguer le projet de loi aux oubliettes, mais bien plutôt de bâtir sur ce qu'il considère être des éléments porteurs en appui à la réussite scolaire, tout en écartant les éléments qui suscitent la division.

Ces propos font écho à ceux du premier ministre Philippe Couillard qui, en entrevue au quotidien La Presse samedi, se disait désormais « en réflexion » sur cette question, ajoutant qu'il aimerait bien jumeler les élections scolaires aux élections municipales, bien que cette approche pose des problèmes logistiques évidents, notamment en matière de découpage de territoire.

Il s'agit d'un virage à 180 degrés par rapport à la position que défendait le premier ministre à l'automne, quand il estimait que le faible taux de participation ne justifiait plus la tenue d'élections. Bien que ce taux ne soit que d'environ 5 % dans les commissions scolaires francophones, il dépasse les 17 % pour les commissions scolaires anglophones, dont certaines brandissaient la menace de poursuites judiciaires advenant l'abolition de la démocratie scolaire.

- Pierre St-Arnaud, La Presse Canadienne