Après des années tumultueuses, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) vient d'accorder un contrat de sécurité de près de 50 millions de dollars sur sept ans, un montant en forte hausse par rapport à la dernière entente du même type.

La surveillance de tous les pavillons situés au centre-ville de Montréal a été confiée au géant de la sécurité Garda lors d'une réunion du conseil d'administration, la semaine dernière. Une première réunion prévue avait été annulée en raison de perturbations, puis reportée à vendredi.

Le contrat coûtera 48 millions à l'UQAM et s'étend jusqu'en 2023, les deux dernières années étant conditionnelles à un renouvellement.

De 2008 à 2015, pour les mêmes services et sur une même période de sept ans, il en avait coûté 36,2 millions à l'UQAM. Elle faisait alors affaire avec la firme Kolossal.

Selon l'Université, «80%» de cette augmentation «est attribuable à la hausse du salaire des agents de sécurité, salaire fixé par le "décret sur les agents de sécurité"». «Ainsi, 9,5 millions de la hausse des coûts entre les deux contrats découlent de la hausse du taux horaire des agents de sécurité décrétée par le gouvernement, décret que l'Université doit respecter», a précisé Jenny Desrochers, directrice des relations avec la presse de l'UQAM.

Le document soumis à l'approbation du conseil d'administration indique que 10 entreprises ont pris possession des documents nécessaires au dépôt d'une soumission, mais que seules trois ont terminé le processus. Sur ces trois, la candidature de l'entreprise de sécurité Neptune Security Services «a été rejetée, car elle n'a pas obtenu la note minimale exigée de 70% pour l'ensemble des trois critères d'évaluation».

Critiques

L'attribution prévue de ce nouveau contrat a causé la colère de groupes étudiants à l'intérieur de l'UQAM. «L'administration s'en prend à la qualité de l'enseignement et aux conditions de travail des employé.e.s de l'université en plus d'augmenter les frais aux étudiant.e.s, et ce pour augmenter la "sécurité" à l'UQAM», a dénoncé l'Association facultaire étudiante des sciences humaines (AFESH-UQAM) sur les réseaux sociaux.

Sur la même longueur d'onde, Québec solidaire a aussi dénoncé l'attribution du contrat. «Je comprends qu'il faut assurer un minimum de sécurité dans une institution comme celle-là, mais la valeur du contrat envisagé me semble disproportionnée», a dénoncé la députée Manon Massé dans un communiqué. «Assurer cette tâche avec du personnel à l'interne plutôt que de payer une firme privée serait probablement plus économique.»