L'opposition péquiste se porte à la défense de la communauté anglophone et de la plus grosse commission scolaire francophone du Québec, déplorant que celles-ci n'aient pas été invitées à la consultation sur le projet de loi qui doit revoir la gouvernance des commissions scolaires.

Le ministre de l'Éducation, François Blais, procédera plutôt sur invitation pour entendre les différents points de vue sur son projet de loi, qui vise à remplacer les commissaires élus au suffrage universel - à cause du faible taux de participation aux élections scolaires - par des gens nommés pour diriger les commissions scolaires.

Des représentants de la communauté anglophone s'y sont opposés vigoureusement dès le départ, y voyant une perte de pouvoir en matière de gestion de leurs institutions. Ils ont menacé à quelques reprises de contester la future loi devant les tribunaux.

Jeudi, c'était au tour du chef du Parti québécois, Pierre Karl Péladeau, et du porte-parole péquiste pour les dossiers d'éducation, Alexandre Cloutier, de réclamer que «tous les acteurs incontournables du réseau de l'éducation» puissent participer à la consultation sur le projet de loi, incluant la Commission scolaire de Montréal - la plus grosse au Québec - et la commission scolaire English Montreal.

Plus tôt dans la journée, MM. Péladeau et Cloutier avaient d'ailleurs rencontré des représentants des deux institutions.

«On ne devrait pas commencer à tergiverser, à procrastiner en matière de démocratie. Il y a des droits qui sont reconnus à l'ensemble des citoyens. Et là, on arrive avec une espèce de proposition qui est alambiquée et qui est un accroc fondamental à la démocratie», a tonné M. Péladeau.

À ses côtés, le porte-parole péquiste pour les dossiers d'éducation a soutenu que le contenu même du projet de loi pose problème.

«Ce qu'il propose, c'est une espèce de gouvernance à trois têtes, à trois vitesses variables. Les anglophones ont clairement indiqué qu'il y aurait contestation judiciaire en vertu des droits qui sont protégés pour la minorité, alors fort à parier qu'ils auront, eux, leur modèle. Ensuite pour la communauté francophone, il y aura cette possibilité d'avoir une espèce de bidule à deux possibilités: certains choisiront certains représentants à l'intérieur de la commission scolaire, de sorte que sur un même territoire, en région, on pourra se retrouver avec une organisation à géométrie variable. Pour l'ensemble du Québec, il y a une possibilité très réelle d'avoir trois façons de gouverner différentes. C'est un non-sens», s'est exclamé M. Cloutier.

M. Péladeau a reproché au Parti libéral, qui forme le gouvernement, de trop tenir pour acquise la communauté anglophone.