Sur la sellette en raison de son nouveau formulaire exigeant des candidats qui postulent chez elle qu'ils déclarent quantité de problèmes médicaux passés ou actuels, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a fait savoir hier qu'elle retirait une de ses questions, soit celle portant sur des problèmes de santé liés à la qualité de l'air intérieur ou aux moisissures.

Il y a quelques jours, La Presse révélait l'existence de ce formulaire en vigueur depuis deux semaines à la CSDM, une commission scolaire dont les écoles sont particulièrement vétustes et où la qualité de l'air inquiète tout particulièrement.

Ce formulaire a rebondi à l'Assemblée nationale, hier. Questionné à ce sujet, le ministre de l'Éducation, François Blais, a répondu que c'était « à la Commission scolaire de Montréal de répondre de la pertinence ou non de ces questions-là ».

La semaine dernière, le Syndicat des professionnels du milieu de l'éducation de Montréal se déclarait inquiet. Hier, c'était au tour de l'Alliance des professeurs de Montréal.

« Tes problèmes de psoriasis [une des questions posées], d'allergie ou de dépression, c'est avec ton médecin que tu en parles, pas avec un employeur potentiel », a lancé Catherine Renaud, présidente de l'Alliance, ajoutant que les choses n'en resteront pas là.

Un formulaire «discriminatoire»

Pour l'Alliance, ce formulaire est discriminatoire, contraire à la Charte et rappelle certaines tentatives de la CSDM des dernières années.

L'Alliance évoque ici les quelque 700 000 $ que la CSDM doit à 160 enseignantes depuis 2009, un arbitre ayant statué que le calcul de la paie d'été devait inclure les journées du retrait préventif.

Elle évoque aussi cette bataille en cours touchant le début du retrait préventif quand les enseignantes enceintes ont des complications.

Alain Perron, porte-parole de la CSDM, signale que pour le premier dossier, le processus suit son cours. « Le conseil des commissaires doit autoriser le montant », dit-il.

Pour ce qui est de la bataille autour du retrait préventif, M. Perron souligne que c'est un dossier « qui a un impact sur l'ensemble des organismes publics. Nous avons demandé l'intervention de la Fédération des commissions scolaires du Québec, du Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones (CPNCF) et du Conseil du trésor ».