Deux autres ententes de principe ont été conclues entre le gouvernement du Québec et des syndicats des secteurs public et parapublic, encore aux tables sectorielles.

L'une de ces ententes touche 27 000 employés du soutien scolaire à la Centrale des syndicats du Québec, l'autre concerne 27 000 fonctionnaires et 4000 ouvriers du Syndicat de la fonction publique du Québec, ont confirmé les deux organisations syndicales mercredi.

La plus grande partie du secteur du soutien scolaire a maintenant conclu des ententes de principe à ses tables sectorielles, puisqu'en plus de la CSQ, la CSN et la FTQ avaient déjà conclu une entente dans ce domaine au cours des derniers jours.

Les tables sectorielles sont celles où sont discutées des clauses touchant par exemple les horaires et la précarité d'emploi, alors que les questions des salaires et du régime de retraite sont discutées à la table centrale par le front commun intersyndical.

Le personnel de soutien des commissions scolaires anglophones syndiqué à la CSQ n'a toutefois pas encore conclu d'entente de principe, mais ce n'est qu'«une question de temps», puisque les commissions scolaires francophones sont arrivées à une entente, a confié en entrevue mercredi Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire de la CSQ.

M. Pronovost se dit «très heureux de l'entente que nous avons», compte tenu des «demandes de récupération» dans les conditions de travail que le gouvernement formulait au départ.

Il souligne que le salaire moyen de ses membres est de 27 000$ par année, avec un taux de précarité d'emploi de l'ordre de 42%.

«C'est pour ça qu'on a bien pris le temps de vraiment conclure les discussions et de s'assurer qu'on ne passe à côté de rien», a ajouté M. Pronovost.

Du côté du Syndicat de la fonction publique du Québec, ce sont les fonctionnaires qui ont réglé leurs clauses normatives, ainsi que les ouvriers - ces derniers travaillent par exemple à la voirie, au ministère des Transports.

Comme il s'agit d'ententes de principe, dans tous les cas celles-ci devront évidemment être soumises au vote des membres au cours d'assemblées générales. Et, pour ce faire, les syndicats attendront qu'une entente soit également conclue sur les questions cruciales des salaires et du régime de retraite, qui sont négociées en front commun intersyndical.

Le front commun a déjà annoncé la tenue d'une quatrième journée de grève, le 9 décembre. Il détient un mandat de six journées à être tenues au moment jugé opportun. Il en a déjà exercé trois sous un mode de grèves tournantes, région par région. Ses porte-parole ont cependant déjà indiqué que la tenue de cette journée, mercredi prochain, dépendrait des avancées aux tables de négociation.

Des négociations intensives ont été entreprises à la fin de la semaine dernière entre le gouvernement et différents syndicats dans l'espoir d'en venir à une entente pour le renouvellement des conventions collectives de plus de 500 000 employés de l'État, échues depuis le 31 mars.

Une petite marge

De son côté, le premier ministre Philippe Couillard a confirmé que «les conversations progressent bien aux tables sectorielles» et que «ça commence à la table centrale».

Il a laissé entendre qu'il existait encore une petite marge de manoeuvre du côté gouvernemental pour négocier.

«Tant que je vois les négociations se poursuivre et avancer dans un esprit positif, je suis satisfait de ça. Il est clair qu'un jour, on va atteindre la limite financière du gouvernement du Québec. Cette limite, dans ma tête, est claire et précise, mais on n'y est pas. Il y a encore un peu de place pour faire des progrès», a opiné le premier ministre.

Quant au président du Conseil du trésor Martin Coiteux, il a confirmé la conclusion d'ententes de principe avec certains syndicats. «Il y a encore du travail à faire dans d'autres tables sectorielles. Ce n'est pas simple, mais on travaille d'arrache-pied pour y arriver, puis je pense que c'est la même chose du côté syndical», a-t-il souligné.

Il a laissé entendre que la marge de manoeuvre gouvernementale était très mince. «Je vous l'ai dit: le cadre financier, il est difficile, il va continuer d'être difficile au cours des prochaines années. Peut-être qu'on est capable de faire un peu mieux, un peu mieux, mais c'est important qu'on bouge en retraite aussi», a-t-il réitéré.

Le gouvernement offre deux années de gel salarial et trois années avec des augmentations limitées à 1% par année pendant trois ans. De même, il veut faire progressivement passer de 60 à 62 ans l'âge auquel il sera possible de prendre sa retraite sans pénalité.

Le front commun, de son côté, revendique maintenant l'équivalent de 2,9% pour l'année 2015. Pour les années subséquentes, il revendique l'équivalent de l'Indice des prix à la consommation, jumelé à un «rattrapage» de 1% par année, ainsi qu'un enrichissement de 0,5% par année si la croissance du produit intérieur brut est supérieure à 1%.

Enseignants

De son côté, la Fédération autonome de l'enseignement, qui représente le tiers des enseignants des niveaux primaire et secondaire, affirme que ses négociations ne vont pas bien du tout. «Rien ne va plus en éducation», affirme-t-elle.

La FAE a même claqué la porte, le 3 novembre, et n'est pas revenue pour négocier à sa table sectorielle, malgré une tentative de rapprochement au cours des derniers jours.

La FAE ne fait pas partie du front commun, contrairement à la FTQ, la CSN, la CSQ et le Syndicat de la fonction publique du Québec, qui ont conclu des ententes de principe sectorielles. C'est d'ailleurs la CSQ qui représente les deux autres tiers des enseignants du primaire et du secondaire.