La plus importante commission scolaire du Québec garde le cap vers un retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2017, mais le contexte financier demeure «intenable», déplore sa haute direction.

Après des mois à jongler avec un déficit atteignant 29 millions, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) a présenté des états financiers avec un déficit projeté de 11 millions pour l'année scolaire en cours, lors de son conseil des commissaires, hier soir. La CSDM prévoit éponger son déficit d'ici la fin de 2017 et «recommencer à investir dans les services aux élèves», a expliqué Catherine Harel-Bourdon, présidente de la commission scolaire, devant le conseil des commissaires.

Avec le quart de ses élèves (16 913) nécessitant des besoins particuliers et l'augmentation constante de cette clientèle, la «situation budgétaire demeure intenable», a toutefois précisé Mme Harel-Bourdon. Accompagnée d'un membre de la direction de la gestion financière, la présidente a expliqué que 2000$ de plus par rapport aux revenus sont dépensés pour chaque élève en difficulté. Cette année, 4,6 millions ont été dégagés de l'enveloppe de la formation générale des adultes (FGA), mais ce ne sera pas suffisant, prévient-on.

«On n'aura beau couper au maximum dans les frais d'administration, on n'arrivera jamais à compenser pour les élèves en difficultés. Il y a aussi des limites à l'optimisation. On n'est pas dans une usine, on ne produit pas des voitures. Ce qu'il faut comprendre c'est que ce n'est pas un choix de répondre aux besoins des élèves, c'est une nécessité», a insisté Mme Harel-Bourdon.

Pour l'instant, il n'y aura pas d'autres mises à pied à la CSDM. Des consultations à ce sujet auront toutefois lieu cet automne, explique-t-on. Afin de parvenir à la cible budgétaire du gouvernement, la commission scolaire a été contrainte de supprimer 175 postes, dont près de 70 postes de professionnels (orthopédagogues, psychologues, etc.). Le gouvernement lui a demandé de sabrer 30 millions en cinq ans dans ses dépenses.

Frais administratifs

En 2014-2015, la CSDM chiffre ses frais administratifs à 38 millions sur un budget de un milliard, ce qui représente environ 4% de ses revenus totaux. La CSDM prévoit atteindre l'équilibre budgétaire en 2017, mais il demeurera une dette à éponger de plus de 84 millions dont les termes devront être discutés avec le gouvernement.