La situation se corse pour la Commission scolaire de Montréal (CSDM). Le ministre de l'Éducation François Blais fait savoir qu'il n'est «pas entièrement satisfait» du plan de retour à l'équilibre budgétaire qu'elle s'apprête à adopter mardi soir. La tutelle est toujours une option, prévient-il.

Le conseil des commissaires de la CSDM se réunit aujourd'hui, à 17h, pour adopter un nouveau plan en vue de remettre ses finances à flot pour 2016-2017. Ce plan fait suite à un rapport de vérification de la firme Raymond Chabot Grant Thornton commandé par Québec, rendu public il y a un mois et qui est très critique concernant la gestion de la CSDM.

Le ministère de l'Éducation a eu des échanges avec la commissaire scolaire sur les suites à donner au rapport et le plan de retour à l'équilibre budgétaire. À quelques heures de la réunion du conseil des commissaires, le ministre manifeste du mécontentement.

«On n'est pas entièrement satisfaits des travaux qui sont faits à date par la CSDM pour le suivi du rapport», a affirmé lundi l'attachée de presse du ministre Blais, Julie White.

Québec fait une mise en garde à la CSDM. «On a été très clair sur le fait que le rapport existait, qu'il fallait que la CSDM donne suite au rapport, et on s'attend à ça, a soutenu Mme White. Les travaux ne sont pas terminés. On va les laisser se poursuivre.» Québec tient à ce que la CSDM apporte d'importants changements à ses méthodes de gestion.

Le gouvernement a un mot à dire sur le plan de retour à l'équilibre budgétaire qui sera adopté par le conseil des commissaires. Car en vertu de la loi, la CSDM doit obtenir son autorisation pour enregistrer un budget déficitaire en 2015-2016.

La tutelle

Le 29 avril, le ministre avait brandi la menace de mise en tutelle de la CSDM après que celle-ci eut envoyé une lettre aux parents détaillant les coupes envisagées en raison des compressions du gouvernement. M. Blais avait éloigné la tutelle quelques heures plus tard à la suite de discussions entre des membres de son cabinet et l'entourage de la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon. «Le ministre est satisfait que la Commission scolaire se soit rendue à ses demandes de donner suite au rapport», disait son attachée de presse. Dans un communiqué de presse, la CSDM soutenait qu'elle entendait «prendre en compte les recommandations» du rapport. Elle donnait le mandat à la direction générale d'élaborer un plan de retour à l'équilibre budgétaire pour 2016-2017 et une «proposition au sujet de la contribution de chacune des pistes» présentées dans le rapport. Des mécanismes de suivi des résultats et de reddition de comptes devaient également être définis.

«On va suivre la situation de près pour qu'il y ait des réalisations», avait répondu le ministre par la voix de son attachée de presse. Un mois plus tard, Québec conclut que les «réalisations» ne sont pas toutes au rendez-vous pour le moment. Par conséquent, «la tutelle est encore une option», a indiqué Julie White.

Compressions

Le conseil des commissaires de la CSDM discutera également des règles budgétaires 2015-2016 que le Ministère a présentées la semaine dernière.

La CSDM a chiffré les compressions à entre 15 et 20 millions de dollars pour cette année. Sa présidente, Catherine Harel-Bourdon, a dit à La Presse la semaine dernière qu'elle doit maintenant faire des coupes de 50 à 55 millions pour sortir du rouge. «C'est une bonne commande, a-t-elle ajouté. Qu'on doive améliorer nos pratiques et faire de l'optimisation, j'en suis. Mais il y a aussi des compressions, et on ne peut pas penser que ça ne touchera pas les services aux élèves.»