Les négociations se corsent dans le milieu de l'éducation.

Un des plus gros syndicats de la province, la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), a envoyé ce matin une demande de médiation au ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, M. Sam Hamad dans le cadre de la négociation de la convention collective de ses 32 000 membres, qui oeuvrent au préscolaire, au primaire, au secondaire et à l'éducation des adultes.

La FAE a envoyé au gouvernement en octobre une liste de 55 demandes. Les demandes patronales, il y en a 58, ont suivi en décembre. Depuis, les parties se sont rencontrées 32 fois. Selon le président du syndicat, Sylvain Malette, ils ne se sont entendus sur aucun des 113 points en discussion.

Le constat : «il faut un médiateur pour poursuivre les négociations», tranche M Malette. Le syndicat, qui a la réputation d'être «combatif», admet son président, compte aussi poursuivre sa mobilisation. Les membres ont déjà tenu des moyens de pression, mettant notamment fin à toutes les activités non rémunérées accomplies en plus de leur travail et placardant des affiches dans des centaines d'écoles.

«Nous [les enseignants] sommes les premiers experts de la pédagogie», dit Sylvain Malette, qui accuse Québec de ne «jamais avoir été aussi loin dans le démantèlement de l'école publique».

Les négociations achoppent notamment au niveau du nombre d'élèves par classe. «La partie patronale veut l'augmenter alors qu'on veut le diminuer», explique le vice-président aux relations de travail de la FAE, Martin Lauzon. Il indique que des discussions ont eu lieu sur le principe, mais pas encore au niveau des chiffres.

Deux autres points en litige, selon le syndicat, sont ceux des services aux élèves et de la tâche des enseignants, qui pourrait faire l'objet d'une réorganisation. Le gouvernement Couillard entend augmenter la semaine de travail des enseignants de 10 %, passant de 32 à 35 heures par semaine, sans hausse salariale.

Québec prévoit aussi l'intégration des élèves handicapés ou qui souffrent de troubles de comportement dans les classes ordinaires.