Des récréations prolongées de dix minutes, des enseignants qui partent au son de la cloche à la fin de la journée, des rencontres perturbées : les syndicats d'enseignants intensifient les moyens de pression un peu partout au Québec.

Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement, dit que ces dix minutes de cours en moins ne nuiront pas pour autant à la réussite des élèves. « Ce qui nuit véritablement aux enfants, ce sont tous ces services que l'on coupe », plaide- t-elle.

Elle ne cache pas qu'étant donné que les négociations avec le gouvernement ne vont nulle part, il y aura intensification des moyens de pression, probablement à la prochaine rentrée.

Plusieurs écoles de Montréal et des environs ont déjà adopté les récréations prolongées. C'est notamment le cas des écoles de trois commissions scolaires de la Rive-Sud. « Chez nous, depuis deux semaines, les récréations sont déjà allongées de dix minutes deux fois par semaine », affirme Éric Gingras, président du syndicat de Champlain, qui représente 10 000 enseignants.

Véronique Lefebvre, présidente du Syndicat de l'enseignement de la région de Vaudreuil, note que les troupes sont très mobilisées. « On ne veut pas revenir vingt ans en arrière et voir le nombre d'enfants par classe être augmenté », dit-elle.

Tapage et perturbations

Du côté de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE), son président, Sylvain Mallette, indique que pour sa part, il n'est pas « dans une logique de prolongation des heures de lunch ou de récréation ». 

« Notre objectif, c'est de nuire le moins possible aux enfants. Ce ne sont pas eux qui font les offres patronales. »

En lieu et place, les syndiqués de la FAE font du tapage dans des réunions avec les directions d'école et ils prévoient remettre les notes des examens de juin « à la mitaine ». Ce sera aux directeurs d'école de tout consigner électroniquement.

« Pendant tout le mois de mai, nous prévoyons aussi des perturbations économiques », a poursuivi M. Mallette, qui s'est gardé de révéler de quoi il s'agirait.

Dans tous les cas de figure, les syndicats disent qu'ils entendent agir dans les limites de la légalité.

Aux quatre coins du Québec, des syndiqués se pointent aussi aux conseils de commissions scolaires, souvent avec sifflets et pancartes, comme ça a été le cas la semaine dernière à la Commission scolaire de Montréal.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

Selon Josée Scalabrini, présidente de la Fédération des syndicats de l’enseignement, il y aura intensification des moyens de pression, probablement à la prochaine rentrée scolaire.