La Commission scolaire de Laval a annoncé hier à son personnel et à ses comités de parents qu'elle projetait d'abolir plus de 500 postes à la prochaine rentrée scolaire, à moins d'être autorisée par le gouvernement Couillard à présenter un budget déficitaire, a appris La Presse.

«C'est énorme, et les services directs aux élèves seront affectés», reconnaît d'emblée la présidente de la Commission scolaire de Laval, Louise Lortie, qui précise que sa commission scolaire compte actuellement quelque 7400 employés.

Elle indique avoir déjà écrit au ministre de l'Éducation, François Blais, pour lui dire que le temps presse, car la commission scolaire doit remettre aux syndicats son plan d'effectifs d'ici le 30 avril. «Nous n'avons toujours pas de nouvelles», a-t-elle indiqué.

Mme Lortie ajoute que sa commission scolaire présente un déficit structurel de 8 millions, auquel s'ajoutent 8 millions de plus à trouver.

On n'a pas encore déterminé quels postes seront touchés, mais comme l'indique Guy Bellemare, président par intérim du Syndicat de l'enseignement de la région de Laval, rares seront les corps d'emploi épargnés. Enseignants, techniciens spécialisés auprès d'élèves présentant des difficultés, psychologues, orthophonistes, concierges: tous seront touchés d'une façon ou d'une autre.

«Si ce scénario se réalise, l'effet sera catastrophique dans les classes», prévoit-il.

«Cela affectera les conditions de travail de tout le personnel, mais aussi les conditions d'apprentissage des élèves, poursuit M. Bellemare. Les enseignants le vivent comme un réel état de crise.»

Les conventions collectives des syndicats à Laval sont échues depuis le 31 mars. L'automne dernier, la direction de la commission scolaire réclamait déjà la possibilité d'augmenter le nombre d'élèves par classe aux deuxième et troisième cycles du primaire, de même qu'au premier cycle du secondaire.

Les mesures d'austérité frappent de plein fouet tout le milieu de l'éducation, qui a été particulièrement touché par le dernier budget Leitao.

Toutes les commissions scolaires redoutent les règles budgétaires qui seront annoncées d'ici quelques semaines par Québec et qui viendront préciser l'ampleur des coupes à réaliser.