Le gouvernement Couillard ouvre la porte à une entente au sujet des compressions dans le réseau des services de garde, se réjouit l'Association québécoise des centres de la petite enfance (AQCPE). Il se penche en effet sur sa proposition, obtenue par La Presse: permettre à chaque CPE d'accueillir de un à trois enfants de plus sans verser de subventions pour ces 3000 places additionnelles.

Le gouvernement Couillard impose au réseau des compressions de 74 millions de dollars, dont 49,2 millions aux CPE. Il a proposé différents scénarios pour les absorber, dont une réduction de 3,9% des subventions, tous rejetés par l'AQCPE. Cette dernière lui a toutefois soumis une proposition qui a fait l'objet de discussions «sérieuses» avec des dirigeants du ministère de la Famille, hier.

«Je sens qu'il y a une volonté réelle de discuter et d'arriver à une entente, a affirmé le directeur général de l'AQCPE, Louis Senécal. Ce que la ministre fait pour nous, c'est un geste qui va dans la bonne direction.»

Selon la proposition de l'AQCPE, Québec pigerait 12,3 millions dans les surplus des CPE - une avenue déjà suggérée par le gouvernement. Mais pour les 36,9 millions restants, l'association suggère de permettre à chaque CPE d'accueillir de un à trois enfants de plus que ce qui est prévu à son permis. L'État ne verserait pas de subventions pour ces 3000 places, ce qui représente des économies de 38 millions, fait valoir l'AQCPE. 

Les parents qui bénéficieraient de ces places paieraient comme les autres le tarif de 7,30$, plus la contribution additionnelle exigée au moment de la production de la déclaration de revenus.

Québec devrait modifier ses règlements pour prévoir des «tolérances administratives» à l'égard des CPE accueillant plus d'enfants que ce qui leur est permis.

Louis Senécal salue l'ouverture manifestée par la ministre Francine Charbonneau, lui qui avait demandé sa démission et tenu des propos cinglants à son sujet le mois dernier. 

«Quand les choses vont bien, il faut rendre à César ce qui revient à César», a-t-il dit. 

«La ministre tend la main pour une solution qui serait pérenne et avantageuse autant pour la poursuite des objectifs financiers du gouvernement que pour préserver la qualité des services. On n'est pas en train de sabrer le champagne et de dire qu'on s'est entendus, mais on est capables de dire qu'il y a une ouverture.»

De son côté, Francine Charbonneau se dit «en mode discussion et analyse». 

«On dit depuis le début qu'on est ouverts à toute solution qui pourrait mener au final à l'effort budgétaire qu'on demande. Le but, c'est de travailler de concert pour que le plus de monde possible se rallie à la solution qui sera choisie au final», a affirmé son attachée de presse, Léa Nadeau.