Comme toute autre université, l'Université du Québec à Montréal (UQAM) n'est pas autorisée à sabrer unilatéralement le programme de soutien aux personnes handicapées; elle doit d'abord obtenir une permission spéciale de Québec avant d'utiliser ces fonds à d'autres fins.

C'est ce qu'explique Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre de l'Éducation, Yves Bolduc.

La semaine dernière, Le Devoir titrait que l'aide aux étudiants handicapés à l'UQAM servirait à éponger les coupes, ce que des étudiants qualifiaient de «détournement de fonds».

Jenny Desrochers, porte-parole de l'UQAM, se défend bien que ce soit le cas. Une subvention reçue en décembre a servi à payer des dépenses déjà encourues pendant l'année précisément pour le soutien aux personnes handicapées.

Un document a bel et bien circulé, confirme-t-elle néanmoins, disant de façon ambigüe que «le réinvestissement prévu pour les étudiantes et les étudiants en situation de handicap servira à pallier [le] manque à gagner 2014-2015 et les années suivantes dans le cadre du Plan d'atteinte de l'équilibre budgétaire 2015-2018».

Il n'en est rien, assure Mme Desrochers.

Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre Bolduc, précise pour sa part que si jamais l'UQAM demandait vraiment à utiliser à d'autres fins des subventions du gouvernement du Québec destinées au soutien des personnes handicapées, elle devrait en faire une demande formelle, ce qui n'a pas encore été fait.

Chose certaine, dit Mme Abdelfadel, en aucun cas les subventions aux personnes handicapées ne peuvent servir «à faire face à des compressions». Tout au plus une université peut utiliser des fonds «en trop» si elle démontre que tous les services ont été couverts.