Le quart des cégeps s'est retrouvé en déficit, l'an dernier, alors que la loi le leur interdit, a appris La Presse. Cette proportion risque fort d'augmenter cette année, avec les compressions de 40 millions de dollars imposées par le gouvernement Couillard.

Les 48 cégeps du Québec ont fini de compiler les données de l'exercice financier se terminant le 30 juin 2014. Et selon leur Fédération, 12 d'entre eux sont dans le rouge. Ils étaient 9, l'année précédente.

Les déficits des 12 cégeps totalisent tout près de 4 millions, soit en moyenne 333 000$. La situation financière du Cégep de Sherbrooke est particulièrement inquiétante: son déficit frôle le million. L'établissement a déjà écrit à l'encre rouge son budget de cette année, et ce sera la même chose en 2015-2016.

Deux cégeps de la métropole ont affiché un déficit l'an dernier: Vieux Montréal et Rosemont. Les quatre établissements du Bas-du-Fleuve sont déficitaires: La Pocatière, Rivière-du-Loup, Rimouski et Matane. Les autres cégeps en difficulté sont ceux de Lanaudière, de Saint-Jérôme, de Shawinigan, de Jonquière et de Baie-Comeau.

Déficit interdit

Une loi interdit aux cégeps - tout comme aux universités - de faire un déficit. Par conséquent, les 12 cégeps dans le rouge devront s'entendre avec Québec sur un plan de redressement. On s'entend généralement dans le milieu pour dire que le gouvernement en profite souvent pour mettre son nez dans la gestion des établissements.

Déposé en juin, le budget 2014-2015 du gouvernement Couillard prévoyait des coupes de 21 millions pour les cégeps. Or Québec a annoncé une deuxième vague de compressions à la mi-novembre, de 19 millions cette fois. La Fédération des cégeps a alors déclaré que plusieurs de ses membres seront acculés au déficit. Ils seront contraints de réduire les services aux élèves, ajoutait-elle. La Fédération estime que les cégeps ont été privés de 109 millions de dollars, depuis quatre ans.

Ce sera de toute évidence une autre année de vaches maigres en 2015-2016. Pour atteindre l'équilibre budgétaire, le gouvernement entend limiter la croissance de ses dépenses de programmes à 0,7%, contre 2,1% pour cette année, selon la mise à jour budgétaire de l'automne.