Très inquiet de ne pas savoir où les élèves seront relogés pendant les travaux rendus nécessaires par les moisissures et les infiltrations d'eau, le conseil d'établissement de l'école Sainte-Catherine-de-Sienne, dans le quartier Notre-Dame-de-Grâce, demande une intervention du ministre de l'Éducation, Yves Bolduc.

Avant les Fêtes, de vaines discussions ont eu lieu entre la Commission scolaire de Montréal (CSDM) et la Commission scolaire English-Montréal au sujet de cette école.

Les parents de l'école Sainte-Catherine-de-Sienne - et la CSDM - espéraient que leurs enfants puissent être relogés à l'école anglophone St. Ignatius, qui se trouve juste à côté.

Impossible, maintient la Commission scolaire English-Montréal: cela supposerait le déménagement de dizaines de ses élèves pendant l'année scolaire. La Commission scolaire English-Montréal a plutôt proposé d'accueillir les élèves francophones de Sainte-Catherine-de-Sienne dans l'école Marymount, située elle aussi dans Notre-Dame-de-Grâce, mais un peu plus loin.

Cette offre a été déclinée. «Depuis ce temps-là, nous ne sommes plus en négociation avec eux, ils [la CSDM] ne nous ont pas demandé autre chose», a indiqué hier Angela Mancini, présidente de la Commission scolaire English-Montréal.

Dans une lettre envoyée au ministre Bolduc, Louis Simard, président du conseil d'établissement de l'école Sainte-Catherine-de-Sienne, continue de plaider pour le déménagement des élèves anglophones de St. Ignatius, une école alternative. Ces élèves, qui suivent un programme pour décrocheurs, «proviennent de toute l'île de Montréal et n'ont donc aucune attache au quartier, contrairement aux 300 enfants et familles de l'école Sainte-Catherine-de-Sienne, qui ont fait le choix d'y vivre».

Selon M. Simard, ces élèves anglophones pourraient donc très bien être eux-mêmes déménagés à l'école Marymount.

Les solutions de rechange proposées par la Commission scolaire English-Montréal - le déménagement dans des écoles secondaires ou dans une école désaffectée, dans Côte-Saint-Luc ou Ville-Émard - sont inacceptables, à son avis, parce que ces écoles sont trop loin.

Il y a impasse, écrit M. Simard au ministre Bolduc, et le temps presse. «Les écoles de la CSDM dépassent déjà leur pleine capacité. Les inscriptions doivent se faire au plus tard à la mi-février. [...] Monsieur le ministre, nous ne pouvons plus attendre.»

M. Simard presse donc le ministre de trancher dans cette affaire, comme la loi le lui permet.

«La CSDM est responsable»

Yasmine Abdelfadel, attachée de presse du ministre Yves Bolduc, confirme que Québec a le pouvoir d'intervenir, mais que le temps n'est pas venu de le faire. «La CSDM est responsable de l'organisation scolaire et des élèves», dit-elle.

S'il dénonce l'attitude de la Commission English-Montréal dans ce dossier, Louis Simard n'est pas plus satisfait de la CSDM. L'inspection de l'école s'est faite entre janvier et août 2014. Un rapport était promis à la mi-septembre. Or, dit M. Simard, ce rapport n'a été dévoilé que des semaines plus tard, ce que déplore aussi le cabinet du ministre Bolduc, qui dit avoir été avisé très tardivement des problèmes à l'école Sainte-Catherine-de-Sienne.

Alain Perron, porte-parole de la CSDM, soutient pour sa part que le rapport d'expertise, qui était prêt à la fin du mois de septembre, n'a été reçu à la CSDM qu'au début de novembre, et qu'il n'y a donc pas eu de délais indus.

Les travaux de grande ampleur à la maçonnerie et à la fondation feront en sorte que l'école Sainte-Catherine-de-Sienne sera fermée pendant deux à trois ans.

Depuis trois ans, dix écoles de la CSDM ont été fermées en tout ou en partie ou le seront à brève échéance en raison de problèmes de moisissures ou de qualité de l'air.