À peine un mois après avoir été élus, les commissaires de la commission scolaire Marie-Victorin, sur la Rive-Sud, ont voté une augmentation de 14% en décidant qu'ils seraient 10 (sur 13 commissaires admissibles) à siéger au comité exécutif.

Entrepris le 25 novembre, le conseil des commissaires, ajourné, s'est terminé mardi.

Seuls deux commissaires - la présidente Carole Lavallée et le commissaire David Miljour - ont voté contre les deux résolutions sous-tendant les augmentations.

Dans l'ordre du jour, il n'est indiqué nulle part que la taille du comité exécutif serait discutée (et revue à la hausse).

Dans les résolutions, il n'est écrit nulle part que l'augmentation de salaire est de 14%. Les sommes brutes sont indiquées sans comparables, et elles ne se sont pas annualisées.

Fait particulier, les membres du comité exécutif ne recevront pas de prime individuelle. C'est par le jeu de l'augmentation de la taille du comité exécutif - et, partant, de leur masse salariale globale - que la rémunération de chacun est augmentée.

Au final, pour une année complète, la somme de base versée à chaque commissaire élu sera de 10 746,44$, alors qu'elle était de 9416,53$ jusqu'ici.

La présidente Carole Lavallée, qui a voté contre les deux résolutions, signale «que la seule raison pour laquelle le nombre de personnes au comité exécutif a été haussé, c'est pour augmenter la masse salariale», et par conséquent, la rémunération de chacun, dénonce-t-elle.

«Il est inacceptable d'avoir de telles augmentations de salaire après seulement quelques semaines en poste, a indiqué David Miljour. Je n'ai encore rien fait!»

M. Miljour indique qu'il remettra les sommes supplémentaires qu'il recevra aux écoles et qu'il rendra des comptes tous les ans à ce sujet.

La commissaire Myriam Hardy, qui a voté pour les deux résolutions, a cependant demandé, en amendement, de ne recevoir que la rémunération «établie dans le cas où il n'y aurait eu que six membres au comité exécutif».

Il n'a pas été possible de parler à la commissaire Denise Girard, qui a présenté les deux résolutions en cause. Elle n'a pas rappelé La Presse; au service des communications de la commission scolaire, on nous a indiqué que la seule porte-parole, dans ce dossier, était Mme Lavallée, qui a pourtant voté contre ces résolutions.

Il a été extrêmement difficile d'obtenir un portrait complet de la situation, mais selon nos informations, les deux résolutions coûteront quelque 22 000$ à la commission scolaire.

Dans les textes des résolutions, les hausses de rémunération sont justifiées par «l'augmentation de la tâche [...] [attribuable] à la diminution du nombre de commissaires», par le fait que les commissaires «devront siéger dans plus d'un comité et qu'il est important qu'ils puissent assurer le quorum lors des rencontres» et par le fait que les changements importants dans la structure des commissions scolaires demandent «l'implication de membres du conseil des commissaires».