L'Outaouais, l'Estrie et la Gaspésie n'auraient plus qu'une commission scolaire francophone chacune en vertu des fusions en préparation à Québec, a appris La Presse. Plusieurs régions en perdraient la moitié, mais Montréal conserverait les siennes. Les commissions scolaires anglophones ne seraient pas épargnées par l'opération.

Comme La Presse le révélait en septembre, le gouvernement Couillard entend réduire de 72 à 46 le nombre de commissions scolaires. Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, présentera sa proposition à la Fédération des commissions scolaires cet après-midi, à Québec. Il le fait un peu plus deux semaines après les élections scolaires, dont le taux de participation anémique de 4,85% l'a conforté dans son intention de réformer le système. Le redécoupage bouleversera de toute évidence les postes de commissaires qui viennent à peine d'être pourvus.

Selon des documents obtenus, le nombre de commissions scolaires francophones passerait de 60 à 36. Il y aurait sept commissions scolaires anglophones, au lieu de neuf. Les trois commissions scolaires à statut particulier (crie, inuite et de la Basse-Côte-Nord) demeureraient.

À Montréal, les trois commissions scolaires francophones resteraient. Mais la CSDM perdrait une partie de son territoire, dans l'ouest, au profit de Marguerite-Bourgeoys.

En Montérégie, on passerait de neuf à sept commissions scolaires. Celles de Saint-Hyacinthe et de Sorel-Tracy seraient fusionnées. Les deux commissions scolaires de l'ouest de la région (Vallée-des-Tisserands et Grandes-Seigneuries) subiraient le même sort.

Refonte majeure à Québec

La refonte est importante dans la région de Québec. Les commissions scolaires de la Capitale, des Découvreurs et de Portneuf seraient regroupées. Les Premières-Seigneuries et Charlevoix fusionneraient. Il y aurait donc deux commissions scolaires plutôt que cinq, comme, du reste, en Abitibi-Témiscamingue.

Dans les Laurentides, trois commissions scolaires seraient unifiées : Pierre-Neveu, des Laurentides, et de la Rivière-du-Nord. Il y en aurait donc deux au total au lieu de quatre. Ce serait le cas aussi au Saguenay-Lac-Saint-Jean. Il y aurait regroupement de Pays-des-Bleuets et du Lac-Saint-Jean d'un côté, de Rives-du-Saguenay et de la Jonquière de l'autre.

Alors qu'elles ont respectivement trois et quatre commissions scolaires, les régions de l'Estrie et de l'Outaouais n'en auraient plus qu'une. En Gaspésie, les deux commissions seraient réunies.

Chaudière-Appalaches compte aujourd'hui quatre commissions scolaires, mais trois d'entre elles seraient réunies si Québec mettait en oeuvre son plan. Seule celle des Navigateurs, à Lévis, ne serait pas touchée.

Il y aurait deux mariages au Bas-Saint-Laurent : l'un entre les commissions scolaires des Phares et des Monts-et-Marées, l'autre entre Kamouraska-Rivière-du-Loup et du Fleuve-et-des-Lacs.

Le Centre-du-Québec et la Côte-Nord vivraient la même situation: le nombre de commissions scolaires serait réduit de trois à deux.

Il n'y aurait aucun changement à Laval (une commission scolaire) ni dans Lanaudière (deux). En Mauricie, on se contenterait de redessiner les frontières des deux commissions scolaires.

À peu près toutes les commissions scolaires du Québec verraient leur territoire modifié dans l'opération. Il y a des exceptions comme les Îles-de-la-Madeleine. Le gouvernement Couillard a défini avec précision les nouvelles frontières.

Chez les anglophones, Québec veut mener à bien une fusion importante. Les commissions scolaires New Frontiers, Riverside - l'une et l'autre en Montérégie - et Eastern Townships - en Estrie - formeraient une seule entité.

Yves Bolduc ne se bornera pas à fusionner des commissions scolaires. Il entend revoir complètement leur rôle, réformer leur gouvernance et réduire leurs pouvoirs au profit des écoles.