À l'issue des élections scolaires qui se tenaient hier, Catherine Harel-Bourdon, présidente sortante de la Commission scolaire de Montréal, menait largement (avec environ 60 % des voix) au moment de publier. Si le taux de participation aux élections scolaires n'était pas encore disponible pour l'ensemble du Québec au moment d'écrire ces lignes, il était d'environ 4,5 % à la CSDM et de 3 % à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

À la CSDM, le MÉMO de Catherine Harel-Bourdon a tout raflé, faisant élire ses 12 candidats-commissaires.

Par ailleurs, à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Diane Lamarche-Venne, avec 60 % des voix récoltées selon les dernières données disponibles, semblait aussi assurée d'être reportée à la présidence.

Idem pour Louise Lortie, présidente sortante de la Commission scolaire de Laval, qui, tard en soirée, dominait de beaucoup.

C'est dire à quel point les machines bien huilées des présidents en place ont réussi à les faire réélire.

Rare surprise : Vincent Arciresi, le président sortant de la Commission scolaire de la Pointe-de-l'Île, a été défait par Miville Boudreault.

À la CSDM, Catherine Harel-Bourdon n'a pas caché que, comme tous les candidats au scrutin, son équipe a dû ramer très fort pour inciter les gens à aller voter à cette élection qu'elle a qualifiée de «secrète».

À cela, dit-elle, s'est ajouté l'appel de la CAQ à ne pas aller voter pour signifier au gouvernement Couillard la nécessité d'abolir les commissions scolaires, de même que les déclarations répétées du ministre de l'Éducation, Yves Bolduc, exprimant la possibilité que l'organisation scolaire soit revue en profondeur, s'est désolée Mme Harel-Bourdon.

Dans bon nombre de commissions scolaires au Québec, il n'y a pas eu grand suspense : 45 % des postes à la présidence avaient été pourvus sans opposition.

Lors des dernières élections scolaires au Québec, en 2007, le taux de participation n'a été que de 7,9 %.

Au début octobre, le ministre Yves Bolduc a affirmé que le taux de participation serait déterminant. Il déclarait que «si le taux (de participation) est très anémique, il faudra se poser de sérieuses questions» sur la pertinence de tenir des élections scolaires à l'avenir.

Une décentralisation à venir

Depuis l'Islande où il était en mission commerciale hier, le premier ministre Philippe Couillard n'a pas caché que le sort des commissions scolaires est très incertain.

«Au cours des prochaines semaines», a-t-il dit lors d'un point de presse, Québec va recentrer l'encadrement au palier local, dans le cadre d'une «révision assez profonde du mandat et des responsabilités des différents paliers dans le réseau scolaire».

«La mission en éducation, c'est l'enfant et les enseignants», a-t-il ajouté, disant prôner une «simplification» des structures d'encadrement du réseau scolaire et une décentralisation vers le palier local.



M. Couillard n'a cependant pas précisé, souligne La Presse Canadienne, si son gouvernement allait fusionner ou abolir un nombre important de commissions scolaires, ou encore se contenter de les amputer d'un certain nombre de responsabilités. «Plusieurs scénarios» sont à l'étude, a simplement répondu M. Couillard.

Hier soir, Catherine Harel-Bourdon, de la CSDM, s'est montrée très surprise que le premier ministre y aille de tels commentaires, le jour même de l'élection. «Nous aurons des présidents élus dans toutes les commissions scolaires. Peut-on imaginer que messieurs Couillard et Bolduc aillent à l'encontre de cela ? Je continue de penser que même si les taux de participation sont faibles, cela vaut mieux que de voir les décisions se prendre loin des milieux.»

Avec La Presse Canadienne