Ghislain Picard a profité de la Journée internationale des peuples autochtones, célébrée samedi, pour plaider pour une refonte de l'enseignement en histoire offerte aux élèves québécois.

Selon lui, une telle réforme est «incontournable».

Interviewé par La Presse Canadienne, le chef national intérimaire de l'Assemblée des Premières Nations (APN) a soutenu que les cours actuels sont déficients au chapitre de la réalité de ses ancêtres.

Il a notamment déploré l'existence d'une croyance populaire voulant que l'histoire nationale ait commencé en 1492, par l'arrivée de Christophe Colomb en Amérique, ou encore en 1534, par la venue de Jacques Cartier au Québec.

Le résultat, à son avis, c'est que tout ce qui s'est produit avant cette période tend à disparaître de la mémoire collective.

Ghislain Picard souhaite que cette orientation pédagogique sera remise en question, car les citoyens doivent non seulement mieux connaître l'histoire contemporaine, mais également toutes les périodes qui la précèdent.

À ses yeux, il est primordial de revoir l'enseignement offert dans les écoles primaires et secondaires de la province pour «mieux cerner la contribution des peuples autochtones».

M. Picard a spécifié qu'il est grand temps que les élèves cessent d'apprendre qu'au moment de l'arrivée des explorateurs, le territoire appelé à devenir le Canada était habité par des «peuples qui étaient peu ou pas organisés du tout» et qui faisaient preuve d'une cruauté sans nom.

Encore aujourd'hui, Ghislain Picard se rappelle avoir «grandi en apprenant que (ses) ancêtres étaient des tortionnaires, ce qui ne tenait pas la route ... et qui faisait probablement partie d'un processus d'acculturation» plus large.

Il a martelé qu'il faut cesser de véhiculer de tels «mythes» ayant «subsisté à l'épreuve du temps» à force d'être «colportés de génération en génération».

Le chef intérimaire de l'APN s'est dit convaincu qu'il existe «une façon de présenter l'histoire qui serait plus respectueuse des uns et des autres».