Des écoles privées se préparent à envoyer une facture supplémentaire de quelques centaines de dollars aux parents de chaque élève qui monte dans un autobus scolaire le matin, afin de combler le vide créé par les coupes budgétaires de Québec.

Le mois dernier, la disparition graduelle d'une subvention pour le transport scolaire dans le budget Leitao était passée inaperçue. Elle saute maintenant aux yeux des familles, qui doivent signer un chèque en conséquence.

À Longueuil, par exemple, les parents dont les enfants se rendent au Collège Notre-Dame-de-Lourdes en transport scolaire devront assumer une «charge supplémentaire [qui] pourrait s'élever à environ 200 $ par élève pour l'année 2014-2015», écrit la directrice dans un courriel daté d'hier.

Jusqu'à 400 $ de plus

«La classe moyenne est durement touchée par cette approche-là», déplore Jean-Marc St-Jacques, président de la Fédération des établissements d'enseignement privés (FEEP). Dans deux ans, les coûts supplémentaires transférés à un élève touché «pourraient ressembler à 400 $», ajoute-t-il.

Jusqu'à maintenant, le gouvernement du Québec finançait en partie le transport scolaire des écoles privées situées hors des grands centres. Les directeurs s'entendent avec les commissions scolaires locales ou ont leur propre parc d'autobus pour transporter des jeunes. La mesure coûtait environ 13 millions au Trésor public par année.

Début juin, le gouvernement a coupé d'un tiers cette subvention. Un autre tiers disparaîtra dès l'année scolaire 2015-2016, avant de disparaître complètement l'année suivante.

Des départs à prévoir

Selon Jean-Marc St-Jacques, qui est aussi directeur du Collège Bourget à Rigaud, la disparition de cette subvention fragilisera la santé financière de certaines écoles privées de région. Elle pourrait même pousser certaines familles à retirer leurs enfants du réseau.

«Des parents vont se dire que s'ils doivent payer en plus pour le transport en plus des frais de scolarité, «il vaut mieux fréquenter une autre école», déplore-t-il. Ça a un impact. Nous, on a déjà eu des téléphones de parents qui nous disent qu'ils ne peuvent plus en assumer davantage.»

Le ministère de l'Éducation n'a pas rappelé La Presse.