Le programme d'apprentissage intensif de l'anglais au niveau primaire sera obligatoire, mais pas nécessairement appliqué «mur à mur», a indiqué jeudi le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc.

À l'occasion de l'étude des crédits de son ministère à l'Assemblée nationale, M. Bolduc a dit vouloir implanter le programme avec souplesse, en tenant compte des exceptions et des cas particuliers.

Si des études démontrent que l'enseignement intensif de l'anglais a des effets néfastes pour «certaines clientèles», le ministère de l'Éducation en tiendra compte, a assuré M. Bolduc.

L'engagement de soumettre les écoliers de la fin du primaire à un apprentissage intensif de l'anglais a soulevé l'enthousiasme des militants libéraux pendant la dernière campagne électorale. Déjà en 2011, l'ancien premier ministre Jean Charest avait annoncé son intention d'implanter la mesure dans toutes les écoles du Québec.

Le Parti québécois avait mis les freins à son retour au pouvoir, laissant aux écoles le libre-choix en cette matière.

Le ministre Bolduc souhaite pour sa part rendre le programme obligatoire et l'appliquer progressivement sur le territoire. Il faudra toutefois éviter le «dogmatisme» et être capable de s'adapter aux situations particulières, a-t-il dit.

À Montréal, l'anglais intensif sera enseigné, mais le ministre a promis de se montrer «vigilant» afin d'éviter que l'apprentissage du français en souffre.

Mais d'ici là, beaucoup d'eau va couler sous les ponts. Compte tenu du travail de préparation qui reste à faire, le programme ne pourra être appliqué cette année ou même l'an prochain, a précisé M. Bolduc.

Photo Jacques Boissinot, La Presse Canadienne

Le ministre de l'Éducation, Yves Bolduc.