La Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a un nouveau président. Jonathan Bouchard, 24 ans, entre en fonction aujourd'hui, une semaine après la nomination du nouveau ministre de l'Éducation, Yves Bolduc. S'il a une bonne première impression du ministre Bolduc, il a néanmoins de grandes attentes envers lui et le gouvernement de Philippe Couillard.

Étudiant au baccalauréat en urbanisme à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM, Jonathan Bouchard a été élu par les délégués de la FEUQ le 30 mars lors de l'assemblée générale annuelle.

S'il ne connaît pas encore Yves Bolduc, le nouveau président de la FEUQ salue le fait que le nouveau ministre de l'Éducation s'est montré ouvert en entrevue avec les médias à considérer les conclusions du Sommet sur l'enseignement supérieur, organisé l'an dernier par le gouvernement de Pauline Marois.

«Si Philippe Couillard lui a confié le tiers du budget de l'État, il doit être compétent, dit-il à propos du ministre Bolduc. À ce jour, il a fait de belles entrevues et il a des positions qui viennent un peu rejoindre ce que la FEUQ demandait dans la dernière année.»

Jonathan Bouchard compte reprendre au cours de son mandat les grandes batailles de la FEUQ, à commencer par inciter le gouvernement à revoir la formule de financement des universités.

Les universités de la province sont financées en fonction du nombre d'étudiants qui les fréquentent. En conséquence, elles se sont livrées ces dernières années à une «course aux effectifs étudiants» en ouvrant des campus satellites dans des régions déjà desservies par une université. La FEUQ plaide pour que la formule de financement tienne compte des besoins réels en matière d'enseignement et de recherche. 

Cette question a fait l'objet d'un chantier mené à la suite du Sommet sur l'enseignement supérieur. Le rapport final est attendu en juin. «Il faut nous assurer que le gouvernement donne suite au travail dans lequel on s'est investis», dit Jonathan Bouchard.

Le nouveau président souhaite mettre de l'avant un autre sujet qui a fait consensus lors du Sommet: la création d'un conseil national des universités pour encadrer le développement des universités et mettre de l'ordre dans ce jeu de la concurrence. Aboli par les libéraux en 1993, cet organisme serait composé d'acteurs de la communauté universitaire et de la société civile.

Enfin, Jonathan Bouchard veut mettre l'accent sur l'accessibilité aux études, qui «reste une priorité numéro un pour la FEUQ». Les étudiants universitaires ont bénéficié l'an dernier d'une hausse substantielle du régime d'aide financière aux études: 121 000 étudiants ont reçu en moyenne 190$ en bourses de plus par année. «Des réinvestissements devaient avoir lieu encore cette année, souligne M. Bouchard. Il va falloir s'asseoir avec le gouvernement et regarder l'ensemble de ces dossiers.»