Dans la foulée de la crise étudiante du printemps 2012, le gouvernement de Pauline Marois avait adopté des mesures en vue d'améliorer l'accessibilité à l'enseignement supérieur et sa qualité. Le retour au pouvoir d'un gouvernement libéral suscite des interrogations chez les leaders étudiants.

«Quelle est la suite des réformes initiées lors du Sommet sur l'enseignement supérieur [tenu en février 2013]? Les libéraux ne nous ont pas donné de réponses pendant la campagne électorale», souligne le président de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), Tierry Morel-Laforce.

«Ce sont des réformes dont le milieu universitaire a besoin, peu importe le gouvernement en place», affirme-t-il, citant en exemple la façon de financer les universités et la création d'un conseil national des universités.

La présidente de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), Éliane Laberge, souhaite que le nouveau gouvernement tienne compte des travaux réalisés à la suite du Sommet. Elle espère établir une bonne communication avec le gouvernement de Philippe Couillard. «On espère que la dynamique entre le gouvernement libéral et les étudiants sera différente de celle qu'on a connue en 2012», dit-elle.

Droits de scolarité

En accédant au pouvoir, le Parti québécois a également annulé la hausse des droits de scolarité prévue par le gouvernement de Jean Charest, optant pour une indexation annuelle d'environ 3%. Philippe Couillard a indiqué pendant la campagne électorale qu'il maintiendrait cette indexation.

Porte-parole de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ), Justin Arcand doute que le gouvernement Couillard tente de hausser davantage les droits de scolarité. «Je ne peux pas croire qu'il va commettre les mêmes erreurs que le gouvernement de Jean Charest en 2012, indique-t-il. La mobilisation étudiante a permis au Parti québécois de prendre le pouvoir, et ça doit rester dans la tête des libéraux.»