Une étudiante de l'Université d'Ottawa qui a fait l'objet de propos sexuellement explicites sur les réseaux sociaux veut attirer l'attention sur ce qu'elle appelle une «culture du viol» sur les campus d'universités canadiennes.

Anne-Marie Roy, qui préside la Fédération étudiante de l'Université d'Ottawa, a reçu une transcription anonyme d'une conversation privée sur Facebook, le mois dernier, et a décidé de la rendre publique, tenant surtout compte que les étudiants impliqués étaient en position de leadership.

Ces échanges entre cinq étudiants masculins contenaient des remarques à caractère sexuel la concernant directement. La nature des propos a été signalée dans les pages du journal étudiant The Fulcrum.

Quatre des cinq étudiants ciblés, qui avaient menacé de la poursuivre en invoquant la nature privée de leurs échanges sur Facebook, ont depuis retiré cette menace. Tous membres de différentes instances du mouvement étudiant à l'université, ils ont aussi démissionné de leurs fonctions.

Après avoir rencontré l'un d'eux, la présidente de la Fédération a reçu des excuses écrites des cinq étudiants, qui lui ont affirmé que leurs échanges ne constituaient pas des menaces à son endroit.

Ces excuses ont été insuffisantes pour Anne-Marie Roy, étudiante en communications originaire de l'Ontario âgée de 24 ans, qui souhaite maintenant organiser des activités de sensibilisation contre la banalisation de ce genre de propos, et ce qu'elle appelle la «banalisation de la culture du viol».

Dans un communiqué, la direction de l'Université d'Ottawa avoue avoir été choquée par le contenu des échanges sur Facebook, et affirme vouloir aider Anne-Marie Roy à servir une réplique appropriée.

Mme Roy dit par ailleurs avoir reçu de nombreux appuis non seulement de membres de la communauté universitaire mais de partout au Canada, ainsi que quelques commentaires plus négatifs.