Trois des plus grosses commissions scolaires mettent leurs menaces à exécution. Elles se désaffilieront le 1er avril prochain de la Fédération des commissions scolaires du Québec, ulcérées notamment par l'indemnité de départ substantielle votée pour la présidente en avril dernier.

Il s'agit de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys (à Montréal), de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries (qui va de Châteauguay à La Prairie et jusqu'à la frontière américaine) et de la Commission scolaire Marie-Victorin (qui couvre Longueuil, Brossard, Saint-Lambert et Greenfield Park).

En avril, le conseil général de la Fédération des commissions scolaires (FCSQ) a décidé d'accorder une indemnité de départ de 9300$ par année de service, jusqu'à concurrence de six ans, au poste de présidente.

Diane Lamarche-Venne, présidente de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, explique que cela a compté beaucoup dans la décision de se désaffilier, mais qu'il n'y avait pas que cela. «Il y avait aussi quelque chose qui nous dérangeait dans le ton et dans la façon dont la Fédération nous représentait», note-t-elle, ajoutant cependant qu'elle ne voulait surtout pas alimenter le débat en cours sur la pertinence des commissions scolaires.

En se désaffiliant, la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys économisera environ 200 000$ par an.

De son côté, Marie-Louise Kerneïs, présidente de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, explique que l'affaire de l'indemnité de départ a été «l'élément déclencheur» de la résolution de désaffiliation votée mardi par le conseil des commissaires.

Là aussi, cependant, ce n'est pas la seule motivation. Elle souligne que sa commission scolaire, qui doit faire face comme les autres à de lourdes compressions budgétaires, était plus ou moins satisfaite des services reçus pour les 115 000$ versés à la Fédération à des fins de représentation, de négociation et de rédaction d'avis.

Question de représentation

Rappelant que des universités s'étaient aussi retirées ces dernières années de la CREPUQ, qui les a longtemps chapeautées, Mme Kerneïs ajoute qu'il y a peut-être une limite à la capacité de gros organismes à représenter adéquatement des membres aux besoins souvent très différents.

La Commission scolaire Marie-Victorin, qui versait annuellement 165 875$ à la Fédération des commissions scolaires, lie aussi sa décision à la question de l'indemnité de départ, qui a très mal passé.

Josée Bouchard, présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, n'était pas en mesure d'accorder une entrevue, hier. L'attachée de presse Caroline Lemieux a cependant fait part de sa déception devant ces désaffiliations qui surviennent à un moment où «les commissions scolaires devraient particulièrement faire montre de solidarité».