L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) reproche au ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, de tenir des rencontres privées «en catimini» sur l'avenir du réseau universitaire.

Le regroupement étudiant a réagi avec mécontentement à son exclusion d'une rencontre à laquelle ont été conviés des représentants de directions d'universités et les «principaux partenaires étudiants et syndicaux».

«Je souhaite non seulement faire le point sur la dernière année, mais aussi balayer du regard et sonder l'horizon à court et moyen terme, avec comme but ultime d'échanger personnellement avec vous sur les enjeux qui nous animent», a écrit le ministre Duchesne dans une lettre datée du 12 septembre.

Le caractère privé de la rencontre qui s'est déroulée mardi matin à Québec est «désolant» et «scandaleux», a fustigé le co-porte-parole de l'ASSÉ, Justin Arcand, selon qui ce type de débat devrait se tenir sur la place publique.

En choisissant de trier ainsi les intervenants sur le volet, Pierre Duchesne a essentiellement décidé de faire la sourde oreille aux «idées progressistes» de l'ASSÉ, a déploré M. Arcand.

En cela, le modus operandi du Parti québécois (PQ) s'inscrit dans la lignée de celui que préconisait le Parti libéral du Québec (PLQ) avant et pendant la crise étudiante du printemps 2012, a suggéré le leader étudiant.

«Je ne pense pas que l'attitude (des péquistes) soit moins pire (que celle des libéraux), a-t-il fait valoir. Et l'accumulation des mesures régressives du gouvernement péquiste depuis son entrée en mandat n'est vraiment pas moins pire que ce que les libéraux faisaient.»

Pierre Duchesne devra expliquer les raisons pour lesquelles l'ASSÉ a été écartée de la liste d'invités, a prévenu le co-porte-parole, rappelant la puissance de mobilisation dont le regroupement est capable.

«Ce qu'on dit, c'est qu'il faut qu'à un moment donné, M. Duchesne s'attende à faire face à une certaine mobilisation étudiante s'il continue à couper dans les budgets alloués aux universités et à demander aux étudiants de payer plus», a déclaré en entrevue téléphonique M. Arcand.

L'ASSÉ représente 70 000 membres, dont plus du tiers fréquentent un établissement universitaire.

La plus radicale des associations étudiantes, qui prône la gratuité scolaire, avait boycotté le Sommet sur l'éducation supérieure de février dernier.