Après s'être donné la réplique par médias interposés, dans un climat plutôt tendu, la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ), Josée Bouchard, espère pouvoir enfin parler des «vraies choses» avec Pauline Marois.

Mme Bouchard et d'autres représentants des commissions scolaires ont été convoqués lundi par la première ministre pour discuter de l'augmentation de la taxe scolaire jugée abusive par Mme Marois.

La première ministre refuse de dire si son gouvernement forcera les commissions scolaires à rembourser les contribuables qui ont déboursé près de 200 millions $ de plus en taxes scolaires (193 millions $, selon la FCSQ).

Josée Bouchard réplique que les commissions scolaires n'avaient pas le choix devant les compressions imposées depuis 2010, et que le bureau de Mme Marois avait été avisé de la situation. Elle voit dans ce discours de l'électoralisme puisque «ce n'est pas trop "winner", selon elle, d'augmenter les comptes de taxes scolaires à la veille d'élections».

Malgré les récentes divergences, Mme Bouchard garde tout de même espoir d'en venir à une entente avec Québec.

La présidente de la FCSQ souligne qu'elle a déjà une proposition à déposer sur la table et que celle-ci a été envoyée à la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, avec qui elle dit entretenir de bonnes relations.

Il s'agit du renouvellement d'un pacte fiscal avec les commissions scolaires pour faire en sorte qu'il y ait moins «d'enveloppes budgétaires en silo» et que les commissions scolaires puissent faire des regroupements, ce que la loi leur interdit de faire, fait-elle valoir.

Josée Bouchard refuse d'en dévoiler le contenu précis, mais elle explique que tout a déjà été mis en place pour convenir des grandes lignes avec le gouvernement au cours de la rencontre de lundi.

Quant à l'abolition des commissions scolaires - ce qui pourrait plaire à une partie de l'électorat, Josée Bouchard y voit un choix politique face au financement de l'éducation publique au Québec. Elle se dit évidemment en désaccord alors que Québec finance, selon elle, les écoles privées à 60%.

Un tel scénario aurait aussi un impact financier important. Selon Mme Bouchard, la taxe scolaire permet de recueillir 1,5 milliard $ et Mme Marois devrait dire où elle irait chercher cet argent si elle choisissait d'abolir les commissions scolaires.