Un changement d'une petite heure, c'est tout ce qu'il a fallu pour créer une onde de choc auprès de parents de l'école Val-des-Arbres, à Laval. C'est qu'à la rentrée, plutôt que de commencer à 8 h 40, les classes débuteront à 7 h 45.

Le changement, tout comme l'attitude de la commission scolaire de Laval (CSDL), suscite la grogne.

Véronique Paquet, mère de trois enfants, déplore que ce changement fasse fi de la conciliation travail-famille. « Si on lève les enfants une heure plus tôt, il faut les coucher plus tôt, souligne-t-elle. Il faut souper, faire les devoirs et s'il faut les coucher à 19 h, ça ne laisse plus beaucoup de temps. »

En finissant les classes à 14 h 30, Mme Paquet souligne que les enfants passeront davantage de temps au service de garde.

Effet domino

« Ça paraît anodin, mais ça crée un effet domino, ajoute Sylvain Martel, père d'une petite fille à la maternelle. Des parents se demandent si leurs enfants pourront poursuivre leurs activités sportives en soirée. »

Selon M. Martel, le changement d'horaire est motivé par une question de « logistique du transport scolaire ». À la CSDL, on explique que le nombre d'élèves augmente. « Il faut optimiser nos ressources et une des ressources qui est dispendieuse, c'est le transport scolaire », précise Jean-Pierre Archambault, secrétaire général de la CSDL.

Un chauffeur peut faire jusqu'à quatre circuits en une matinée. « Si nos 54 écoles commençaient à la même heure, il faudrait beaucoup plus d'autobus, dit-il. Ce serait un coût astronomique. »

Ainsi, 15 écoles commencent à 7 h 45 à la CSDL et elles seront 18 à l'automne. Un sondage interne a révélé que 84 % des parents du Val-des-Arbres qui ont répondu étaient en désaccord avec ce changement. « Malgré cela, on s'est fait dire par la commissaire Sylvie Émond que la décision était prise, que rien ne changerait », dit M. Martel. Mme Émond n'a pas rappelé La Presse jeudi.

Changer les enfants d'école

Lorsque Mme Paquet a manifesté son mécontentement auprès de la CSDL, on lui a offert de changer ses enfants d'école. « Pourtant, j'ai déménagé à côté de l'école pour que ce soit plus facile avec mes trois enfants! On m'a aussi dit de changer d'horaire, sans même savoir ce que je faisais et si c'est possible », déplore-t-elle.

M. Martel a depuis formé un comité d'action pour faire pression sur la commission. Dans les jours qui ont suivi, 28 familles ont formulé des plaintes forçant la tenue d'un comité de révision.

Les parents ont été entendus cette semaine. Le comité de révision a par la suite fait une recommandation en huis clos à la CSDL qui prendra sa décision le 19 juin.

Les parents en seront donc informés le 20 juin, soit la dernière journée des classes. « C'est du mépris, on n'a pas besoin de ça, regrette M. Martel. On veut juste que nos enfants dorment des heures normales, ce n'est pas une guerre. »