Coup de théâtre à la Fédération des commissions scolaires du Québec: trois des plus grosses commissions scolaires de la province claquent la porte pour protester contre la hausse récurrente de leurs cotisations et une nouvelle indemnité de départ substantielle votée pour la présidente alors que les coupes budgétaires se multiplient dans les écoles.

Coup de théâtre à la Fédération des commissions scolaires du Québec: trois des plus grosses commissions scolaires de la province claquent la porte pour protester contre la hausse récurrente de leurs cotisations et une nouvelle indemnité de départ substantielle votée pour la présidente alors que les coupes budgétaires se multiplient dans les écoles.

«On coupe partout. Des secrétaires, du personnel d'encadrement... On demande une solidarité de la part de la fédération», dit la présidente de la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Diane Lamarche-Venne, qui évoque un conflit de valeurs de longue date avec l'organisme pour justifier son départ.

«Ça fait plusieurs années qu'on demande de geler les montants de nos cotisations. L'an dernier, notre demande n'a même pas été entendue. Cette année, ils ont finalement accepté de le faire, mais ils ont voté une prime de départ à la présidente. Ç'a été la goutte qui a fait déborder le vase.»

Indemnité de départ

En avril, le conseil général de la Fédération des commissions scolaires (FCSQ) a en effet décidé d'octroyer une indemnité de départ de 9300$ par année de service, jusqu'à un maximum de six ans, au poste de présidente.

Ainsi, si l'actuelle présidente, Josée Bouchard, part ou n'est pas réélue à la fin de son mandat, elle touchera 55 800$. Pourtant, les restrictions dépassent les 200 millions dans les écoles depuis quelques années.

Dans la foulée de cette nouvelle disposition, les conseils des commissaires scolaires Marguerite-Bourgeoys (CSMB), à Montréal, Marie-Victorin (CSMV), sur la Rive-Sud, et Grandes-Seigneuries, près de la frontière américaine, ont tous trois voté des résolutions visant à se retirer de l'organisme qui les chapeaute, emportant avec eux 10% du budget annuel de la FCSQ.

À Marie-Victorin, qui donne 165 000$ par année à la fédération, on «refuse de participer financièrement au paiement de la prime de départ de la présidence».

La résolution indique que «le Conseil se verra dans l'obligation de reconsidérer son affiliation si cette indemnité est maintenue». Or, la controversée prime a été entérinée par l'assemblée générale de la fédération la semaine dernière. Depuis, «le questionnement de la part du conseil des commissaires n'a pas encore eu lieu. Les discussions vont se tenir, mais ce sera ultérieurement», explique la porte-parole de la CSMV, Catherine Giroux.

Autonomes

À la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries, on annonce l'intention de se désaffilier, notamment à cause du «montant appréciable» des cotisations à payer à la fédération et de «l'évolution du salaire dévolu à la présidence» dans un sévère contexte de compressions budgétaires.

Même décision du côté de Marguerite-Bourgeoys, qui claquera officiellement la porte à la fin de l'année financière, en avril prochain.

«D'ici là, on n'a pas l'intention de participer aux activités de la fédération. C'est sûr qu'on perd un lieu de discussion enrichissant, mais on est autonomes dans notre milieu et on va garder une voix grâce à nos projets, dit Mme Lamarche-Venne, qui n'exclut pas toutefois de reconsidérer la décision si la FCSQ revoit ses positions.

La fédération a refusé de commenter l'affaire. «Par respect pour nos membres, on va voir ça avec eux», a indiqué la porte-parole Caroline Lemieux.