L'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) donne une dernière chance au Sommet sur l'enseignement supérieur, tout en lançant un ultimatum au ministre Pierre Duchesne.

L'ASSÉ participera au Sommet mais promet de claquer la porte si la gratuité scolaire ne se retrouve pas parmi les options étudiées par les participants.

L'organisation étudiante ajoute également deux autres conditions, exigeant notamment que le gel des droits de scolarité se retrouve aussi parmi les scénarios envisagés.

En d'autres termes, l'ASSÉ quittera le sommet si toutes les options envisagées impliquent une augmentation des droits de scolarité.

«À son Sommet, tout doit être sur la table. C'est la différence entre un débat ouvert et un exercice de relations publiques», a indiqué lundi le porte-parole de l'ASSÉ, Jérémie Bédard-Wien.

«Si M. Duchesne ne revient pas publiquement et clairement sur les déclarations des dernières semaines, soit l'exclusion de la gratuité scolaire et une direction très claire vers une indexation des frais de scolarité, une hausse déguisée, l'ASSÉ quittera le Sommet et le Sommet perdra sa légitimité», a-t-il ajouté.

Quoi qu'il advienne, l'ASSÉ promet une manifestation nationale le 26 février à Montréal en marge du Sommet et a déjà commencé à mobiliser ses troupes. Trois associations étudiantes - celles du cégep Saint-Laurent et des facultés de musique et de service social de l'Université de Montréal - ont déjà voté en faveur d'une journée de grève pour participer à cette manifestation et l'organisme espère voir le mouvement faire boule de neige.

«Il y aura beaucoup d'assemblées générales qui se tiendront dans les prochaines semaines, a indiqué M. Bédard-Wien. Nous nous attendons à une mobilisation d'importance et cela pourrait symboliser le début d'une escalade de moyens de pression si, éventuellement, le Sommet se conclut sur une indexation des frais de scolarité ou sur une marchandisation accrue de l'éducation.»

Par ailleurs, le porte-parole étudiant a tourné en dérision les propos du ministre de l'Enseignement supérieur, la semaine dernière, à l'effet que pour discuter d'un gel, il faut d'abord définir la notion de gel.

«Le gouvernement péquiste ne cherche pas à définir le concept de gel quand il s'agit par exemple de geler les embauches, de geler les salaires. Le concept de gel est très clair. Il a déjà été appliqué à de nombreuses reprises dans l'histoire du Québec. Il s'agit de geler les frais au niveau où ils étaient à un certain moment sans tenir compte de l'inflation, sans qu'ils augmentent avec le coût de la vie - ça c'est une indexation», a indiqué M. Bédard-Wien.

Le ministre Duchesne n'a pas voulu réagir immédiatement. Un porte-parole de son bureau a indiqué que la réaction du ministre viendrait mercredi.

De son côté, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) a déjà fait savoir qu'elle entendait participer au Sommet.