L'indexation des droits de scolarité est la voie privilégiée par le ministre de l'Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, qui se montre par ailleurs «perplexe» devant la modulation proposée par la Coalition avenir Québec (CAQ). Il demande également une «définition» du concept de gel.

À moins d'un mois de la tenue du Sommet sur l'enseignement supérieur, le ministre a déclaré qu'entre la gratuité - définitivement rejetée plus tôt cette semaine - et la hausse «brutale» qui était préconisée par les libéraux, «il y a beaucoup d'espace, beaucoup d'options».

Mais, dans les faits, l'indexation reste la seule avenue possible pour le gouvernement Marois, qui s'inspire beaucoup des travaux de l'économiste Pierre Fortin sur la question.

Lors de la deuxième rencontre préparatoire sur le Sommet, en décembre à Trois-Rivières, M. Fortin a parlé de l'indexation comme d'un «gel relatif» des droits de scolarité. Quant au gel, il constitue, à moyen terme, une diminution des droits de scolarité.

«Le gel fait partie des options à discuter», a indiqué le ministre Duchesne hier, de passage à Montréal. Il a aussitôt précisé qu'il faudra «voir ce qu'on entend exactement par gel».

Trois scénarios

Le gouvernement jongle actuellement avec trois scénarios d'indexation. Les droits de scolarité grimperaient de 46, 70 ou 83$ annuellement, selon l'option retenue.

Dans ses travaux, l'économiste Pierre Fortin privilégie pour sa part une hausse de 70$ par année. Une option qui tient compte du revenu disponible par habitant des ménages, ce qui correspond davantage à la capacité de payer des familles.

Le ministre n'a pas voulu préciser si c'est l'option que son gouvernement préconise. Il a toutefois insisté sur l'importance pour les enfants issus de familles moins aisées d'avoir accès aux études supérieures.

«La question pour nous est l'accessibilité. Il faut s'assurer qu'on a de plus en plus de diplômés, qu'on ne surendette pas les étudiants», a-t-il affirmé.

M. Duchesne s'est par ailleurs montré «perplexe» devant la proposition avancée par le chef de la CAQ, François Legault. Elle ouvre la porte à la création d'un petit club d'universités privilégiées, a-t-il dit.

Tout en se montrant disposé à discuter de modulation des droits de scolarité lors du Sommet, le ministre a rappelé le contexte de crise sociale qui avait cours il y a un an.

«Il ne faudrait pas maintenant se lancer dans une espèce de brisure sociale où on crée une zizanie au sein des universités.»

Lundi, M. Legault a proposé des droits de scolarité plus élevés pour les «grandes universités» qui sont de classe mondiale et qui font de la recherche.