La crise financière qui affecte la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) était prévisible, compte tenu de l'ampleur qu'a pris le conflit étudiant. La cause en valait toutefois la peine, a affirmé son ancien président, le député de Laval-des-Rapides Léo Bureau-Blouin.

«Je pense que les gens nous en auraient voulu, si pour des raisons financières, on avait compromis des interventions publiques ou des manifestations, a indiqué Léo Bureau-Blouin. On a fait le choix de dire: "Cette cause-là est tellement importante, que ça vaut la peine d'aller jusqu'au bout".»

La FECQ est critiquée de tous bords par des étudiants depuis la publication d'une lettre ouverte samedi. Elle aurait manqué de transparence, de démocratie et de respect lors de ses rassemblements le printemps dernier, en plus d'avoir gardé confidentiels plusieurs documents financiers.

«La crise qui frappe actuellement la FECQ est le fruit d'une dynamique interne malsaine», peut-on lire dans la lettre rédigée par une trentaine de membres d'associations étudiantes collégiales.

Selon l'ex-président, la fédération a toujours agi selon les règles. «On a toujours été dans l'intérêt de la population étudiante, mais j'ai fait le choix d'adopter une attitude modérée et ça, ç'a embêté plusieurs représentants étudiants qui étaient un peu plus radicaux», reconnaît Léo Bureau-Blouin.

Le message fait mention, entre autres, d'une assemblée en janvier dernier, où «les représentants d'un journal étudiant d'une association membre (de la FECQ) ont été expulsés par le congrès en complète violation des règlements».

L'ex-président se dit «déçu» de lire ce genre de commentaires, indiquant que cette réunion s'était déroulée à huis clos. «Ça m'a un peu déçu de voir certains étudiants utiliser des raccourcis pour avancer leur point», a déploré M. Bureau-Blouin.

Il ajoute que lorsqu'on fait de la politique, à l'Assemblée nationale comme dans les collèges, il faut faire être prêt à faire des «compromis difficiles».

«Lorsque j'étais président, certains me reprochaient de ne pas diffuser sur Internet certains dossiers stratégiques, certains plans d'action. Mais imaginez si, par exemple, un parti politique mettait en ligne toute sa stratégie électorale?» lance le jeune député.

La politique, c'est aussi de la stratégie, rappelle-t-il. «Il y a certains éléments qu'on ne veut pas que les adversaires politiques connaissent. Ça compromet la mission de l'organisation sinon.»