Malgré des dons de 140 000$ qui provenaient en «grande partie» des syndicats, la dernière grève étudiante a coûté cher à la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ), a appris La Presse. L'association étudiante veut maintenant doubler la cotisation annuelle de ses dizaines de milliers de membres.

L'état-major de l'organisation a adopté cette position en septembre dernier, lors d'une réunion au cours de laquelle les états financiers déficitaires de l'exercice se terminant le 31 mai 2012 ont été présentés. La majorité des coûts de la grève sont donc inclus dans ce bilan.

Malgré les apparences, la présidente de FECQ assure que l'augmentation proposée n'a aucun lien avec les coûts de la grève ou avec la situation financière de l'association.

«Si, bêtement, notre seul but avait été de renflouer les coffres, on aurait proposé une hausse de cotisation de 0,50$ pour un an, et après ça, ç'aurait été fini», a affirmé Éliane Laberge, en poste depuis la fin du mandat de Léo Bureau-Blouin. «Notre objectif, ce n'est pas ça, c'est de faire grandir la Fédération.» Mme Laberge évoque notamment l'ajout de plusieurs services qui profiteraient aux membres de la FECQ.

La cotisation annuelle est actuellement de 5$ par étudiant. Le conseil d'administration et le comité de direction veulent la faire passer à 10$. Si la proposition, adoptée à l'unanimité en septembre, est appuyée par une majorité d'associations, la hausse de cotisation entrerait en vigueur en août 2013.

Joints au téléphone, les attachés de presse de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) et de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSÉ) ont assuré que l'augmentation de la cotisation demandée à chaque étudiant n'était pas dans leurs cartons.

Près de 140 000$ en dons

Les états financiers de l'organisation montrent que la générosité de ses grands frères syndicaux lui a permis d'éviter la catastrophe financière. L'organisation a enregistré un déficit annuel de 63 000$, moins élevé qu'en 2011 (77 000$). Mais les «dons» reçus ont été multipliés par 20, passant de 6520$ à 136 234$.

Finalement, plus du tiers des revenus de la FECQ proviennent des dons. Il s'agit «en grande partie» de chèques provenant de syndicats, selon Mme Laberge.

Après l'entrevue, elle a estimé que plus ou moins 55% de ces sommes venaient de syndicats.

«Souvent, on pense juste aux centrales syndicales, mais on a reçu beaucoup de dons venant des syndicats locaux qui faisaient des assemblées générales et décidaient dans leurs assemblées générales d'appuyer le mouvement étudiant», avec des sommes plus humbles, selon la présidente de la FECQ. Les autres dons viendraient de particuliers et d'organismes communautaires.

En dépit de deux états financiers écrits à l'encre rouge, Éliane Laberge estime que son organisation «s'en sort plutôt bien» malgré une «période difficile sur le plan financier».