Les enseignants et les commissions scolaires craignent des compressions budgétaires avec la remise en question de l'achat massif de tableaux blancs interactifs.

Comme La Presse l'a indiqué lundi, la ministre de l'Éducation, Marie Malavoy, n'a pas l'intention de poursuivre tel quel le programme de 240 millions de dollars annoncé par Jean Charest en 2011. Une réflexion s'impose avant d'aller plus loin, selon elle.

La Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE-CSQ) soupçonne le gouvernement Marois de vouloir utiliser les 240 millions du programme pour équilibrer les finances publiques. Elle demande que la somme soit investie dans les écoles.

«Réfléchir aux tableaux blancs, c'est une chose. Mais il ne faut pas que ça se transforme en compressions», affirme Josée Scalabrini, vice-présidente de la FSE-CSQ.

La Fédération des commissions scolaires du Québec redoute aussi que les intentions de la ministre «cachent des compressions». «Notre réseau est déjà passé à la caisse au cours des deux dernières années», avec des coupes de 350 millions, souligne Josée Bouchard, présidente de la Fédération.

La FSE-CSQ déplore que le précédent gouvernement n'ait pas consulté les enseignants avant d'annoncer son projet. Marie Malavoy ne doit pas répéter cette erreur, rappelle-t-elle. «On n'était pas certains que le tableau blanc était l'outil qui répondait aux besoins des différents milieux. Si on veut revoir cette mesure, il faut qu'il y ait consultation», dit Josée Scalabrini.

Les avis sont partagés chez les enseignants au sujet du tableau blanc interactif. Un éventuel nouveau programme doit être «flexible» et permettre l'achat de différentes technologies, selon les besoins, estime Mme Scalabrini.

Les commissions scolaires affirment que le gouvernement «joue au yoyo» avec elles. Selon elle, si le gouvernement met fin au programme d'achat sans le remplacer, il risque d'y avoir des iniquités entre les écoles qui ont pu obtenir des tableaux et celles qui n'ont pas eu de nouvelles technologies.