Trois semaines après la rentrée scolaire, les classes de première et de deuxième années de l'école Saint-Louis-de-Gonzague sont complètement remaniées en raison d'une décision administrative de la Commission scolaire de Montréal. Une vingtaine d'élèves doivent changer de groupe et de professeur.

Les parents, qui ont appris la nouvelle jeudi à la traditionnelle réunion de la rentrée, sont catastrophés: dès lundi, leurs enfants seront dans leur nouveau groupe. Une pétition circule pour demander à la CSDM de revoir sa décision, a appris La Presse.

L'école compte six classes de premier cycle. Une baisse de la clientèle et des coupes budgétaires font en sorte qu'une des classes est supprimée. L'école comptera désormais deux classes de première année, deux classes de deuxième et une combinée, qui regroupera des élèves de première et de deuxième année.

Conséquence de ces changements : l'enseignante de deuxième année, dont la classe disparaît, enseignera en cinquième année, où elle prendra la place de la titulaire en poste depuis le début de l'année.

Les parents ne comprennent pas pourquoi la décision intervient trois semaines après le début des classes. «Des enfants changent de classe, changent de professeur; c'est leur apprentissage qui est touché», déplore Sophie Des Marais, dont la fille est en deuxième année.

Les parents demandent à la CSDM de revoir sa décision. «On veut le statu quo pour cette année», explique Mme Des Marais.

Cette école du Plateau-Mont-Royal a vécu plusieurs bouleversements dans les dernières années. Elle est aussi l'objet d'importants travaux de réfection depuis deux ans, ce qui a entraîné plusieurs problèmes, précise Mme Des Marais.

La création de classes combinées n'est pas nouvelle à l'école Saint-Louis-de-Gonzague, mais elle avait toujours été annoncée à l'avance aux parents, indique Jean Corbeille, membre du conseil d'établissement.

Plusieurs facteurs expliquent la décision. Lorsque l'«indice de défavorisation» a été revu, il y a quelques années, l'école Saint-Louis-de-Gonzague a perdu son statut d'école défavorisée et le budget qui l'accompagnait. Le ratio d'élèves par classe étant moins élevé dans les écoles défavorisées, ce statut permettait d'avoir un plus grand nombre de classes.

Il semble que la direction de l'école ait réussi, par le passé, à maintenir malgré tout des ratios d'élèves plus bas.

En raison du déficit important qu'accuse la CSDM cette année, elle procède à des compressions et refuse maintenant ce passe-droit.

La CSDM reçoit un financement du ministère de l'Éducation en fonction du nombre d'enseignants et d'élèves prévus, rappelle le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

Ce n'est pas le scénario idéal, reconnaît-il. «C'est une situation exceptionnelle» que d'apporter autant de changements en cours d'année scolaire. Mais la CSDM n'avait pas le choix, explique M. Perron.

Alors qu'elle prévoyait une hausse du nombre d'élèves au primaire, la CSDM assiste à une diminution imprévue de 1100 élèves sur son territoire.

Les parents entendent maintenir la pression pour faire annuler la décision.