Trois puissants syndicats d'enseignants de l'Ontario ont déclaré la guerre au gouvernement libéral minoritaire, mardi, après l'adoption d'une loi controversée qui leur retire le droit de grève.

Les deux plus importants syndicats, qui regroupent des enseignants du primaire et du secondaire, ont demandé à leurs membres d'exercer des moyens de pression pour dénoncer cette loi, qualifiée de draconienne.

Ainsi, la Fédération des enseignants des écoles secondaires de l'Ontario exhorte ses membres à s'abstenir medrcredi de toute activité volontaire, comme l'animation d'équipes sportives.

De son côté, la Fédération des enseignants de l'élémentaire de l'Ontario demande à ses membres de refuser de participer à toute réunion les lundis. Ces lundis de protestation ont été baptisés les «McGuinty Mondays», du nom du premier ministre, qui devra maintenant affronter la fureur d'anciens alliés qui l'ont aidé à se maintenir au pouvoir pendant neuf ans.

La section ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique, qui représente quelque 55 000 employés de soutien, comme des concierges et des secrétaires, s'oppose lui aussi à la loi.

Les libéraux et les conservateurs se sont associés pour assurer l'adoption du projet de loi, mardi midi, qui prendra effet après l'annonce de la sanction royale.

La loi impose aux enseignants de nouveaux contrats de travail de deux ans qui annulent les augmentations de salaires prévues et réduit les avantages sociaux, comme les congés de maladie. Le gouvernement a aussi le pouvoir, pour les deux prochaines années, d'interdire les grèves et les lock-out.

Furieux, les syndicats affirment que cette loi viole leurs droits constitutionnels et ont promis de la contester jusqu'en Cour suprême.

Le gouvernement libéral prétend que cette loi, qui a été adoptée par 82 voix contre 15, est essentielle pour aider la province à effacer son déficit budgétaire de 15 milliards de dollars. Il a prévenu que d'autres employés du secteur public auront droit au même traitement si aucune entente ne peut être conclue grâce à la négociation.