Les vacances sont finies. Cette semaine, enseignants et élèves reprennent le chemin de l'école. Avec la campagne électorale comme trame de fond, cette rentrée laisse présager une année mouvementée, prédit la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

«Ça risque d'être une année très agitée, une année très chaude», prévient le président de la FAE, Pierre St-Germain. Selon le parti qui sera élu mardi prochain, «on va passer de l'échelle de Richter 1 à l'échelle de Richter 10», dit-il.

L'abolition des commissions scolaires, comme le propose la Coalition avenir Québec (CAQ), n'est pas souhaitable, croit M. St-Germain, qui rappelle qu'elles rétablissent un équilibre entre les écoles.

Quant à l'évaluation des enseignants, «ça va être la guerre» si la CAQ va de l'avant, ajoute-t-il.

«À l'issue du scrutin, on pourrait se retrouver dans une situation extrêmement problématique. Il y a une menace qui plane sur les écoles publiques», ajoute-t-il.

Qu'il s'agisse des élèves en difficulté, de la vétusté et de la mauvaise qualité de l'air dans les écoles ou du rapport maître-élèves dans les classes, plusieurs enjeux en éducation ont été complètement occultés de la présente campagne.

La volonté des trois principaux partis d'atteindre l'équilibre budgétaire fait aussi craindre des compressions en éducation si le budget ne couvre pas la hausse des coûts de système.

«Tant qu'on n'en fera pas une priorité nationale, qu'on ne décide pas que c'est un investissement et non pas un poste budgétaire de dépenses comme n'importe quel autre, on va stagner en éducation», prévient M. St-Germain.

Rentrée à la CSDM

En cette semaine de rentrée, 110 000 élèves - jeunes et adultes - de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) ont repris le chemin des classes hier. Aujourd'hui, c'est au tour des élèves de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys.

L'excitation était palpable à l'école La Vérendrye, école internationale de l'est de Montréal.

La petite Lisa Toursel avait revêtu son t-shirt mauve à l'image de Hello Kitty pour l'occasion. «J'ai très hâte d'apprendre à lire et à écrire», raconte l'élève qui commence la 1re année.

Sous une musique entraînante, un bouquet de ballons à la main, les enseignants ont rejoint les enfants dans la cour. Les élèves se sont vite agglutinés autour d'eux dans une joyeuse cacophonie.

«Pour les parents aussi, c'est excitant. On a hâte de voir les nouveaux professeurs. On espère que tout va bien se passer, que nos enfants vont être bien», a confié Andrée-Anne Bélanger, mère d'un garçon qui commence la maternelle et d'un autre en 2e année.

La directrice, Manon Pelletier, allait d'un groupe à l'autre. «Les enfants nous arrivent bronzés, souriants. Ils ont grandi, on les sent d'aplomb.»

La rentrée, c'est la journée de tous les espoirs, a souligné Mme Pelletier. «On cherche toujours de nouvelles idées à mettre en application. On se demande comment enrichir le programme, comment faire mieux.»

Cette fébrilité est stimulante, a noté le président par intérim de la CSDM, Daniel Duranleau. «Une rentrée, c'est le moment où on se dit: cette année, ça va être possible. Un des défis est de profiter de cet élan.»