Plus touchées par la grève étudiante que les universités anglophones, les universités francophones risquent davantage de retarder le début de leur trimestre d'automne. Mais peu importe l'établissement, tous devront trouver des arrangements pour les étudiants qui arrivent du cégep.

La loi spéciale (78) adoptée par Québec oblige les universités à tout mettre en oeuvre pour que les cégépiens admis à l'université à l'automne puissent entreprendre leur trimestre comme prévu, même si leur cégep a été en grève.

L'exercice promet toutefois d'être compliqué, reconnaît la porte-parole de l'Université Concordia, Christine Mota. «Il est difficile de dire en ce moment comment on va les accueillir, mais nous allons le faire.»

À peine 1% des nouveaux étudiants inscrits à l'Université Concordia proviennent d'un cégep francophone touché par la grève, estime l'administration. Cela correspond à environ 400 étudiants sur les 40 000 que compte le campus.

«Le trimestre commencera comme prévu le 4 septembre», précise Mme Mota. Des accommodements seront trouvés pour les étudiants qui n'auront pas terminé leur programme collégial à cette date. Quelques groupes pourraient commencer leur trimestre le 1er octobre.

En vertu de la loi spéciale, les cégeps touchés par la grève doivent en effet avoir terminé leur trimestre d'hiver au plus tard le 30 septembre.

À l'Université McGill, le trimestre d'automne commencera aussi à la date prévue, soit le 4 septembre.

Seulement 330 des 6000 nouveaux étudiants inscrits à l'automne proviennent d'un cégep où il y a eu un boycottage des cours.

Rattrapage

Pas question de retarder le début du trimestre, affirme le vice-principal aux relations externes, Olivier Marcil. «Nous sommes en train d'examiner les meilleures options pour leur permettre [aux cégépiens touchés par la grève] de commencer tout en terminant leur diplôme d'études collégiales (DEC) en parallèle», indique M. Marcil.

Ces étudiants ont déjà été joints par l'administration. Ils sont également conviés à une séance d'information vendredi.

L'organisation des calendriers de rattrapage revient à chaque université, précise le président et directeur général de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), Daniel Zizian.

«Tous les établissements sont à pied d'oeuvre pour favoriser l'arrimage entre les trimestres d'hiver et ceux d'automne», assure-t-il.

Les universités francophones ont été plus touchées par la grève. Dans plusieurs départements, des cours doivent être repris en juin et en août pour terminer le trimestre d'hiver avant le début du trimestre d'automne.

L'Université du Québec à Montréal (UQAM) est particulièrement touchée. Seule l'École des sciences de la gestion a été épargnée par la grève. Il est question de retarder le trimestre d'automne au 1er octobre pour tous les étudiants. La Commission des études doit déterminer le calendrier final au cours de sa prochaine réunion, la semaine prochaine.

D'autres accommodements ont aussi été approuvés. Il y aura ainsi de nouvelles dates d'examen pour l'épreuve unique que doivent réussir les cégépiens pour obtenir leur DEC. Admis sous certaines conditions, des étudiants pourront aussi terminer jusqu'à trois cours collégiaux (au lieu d'un habituellement) tout en étant à l'université.

Une tâche difficile attend toutefois ces étudiants, reconnaît M. Zizian. Certains termineront leur cégep quelques jours à peine avant le début de leur programme universitaire.

«Ils vont entreprendre leur année universitaire en ayant six semaines de cours au collégial. C'est plus demandant, on ne peut le nier.»