Les journées se suivent et se ressemblent dans les rues du centre-ville de Montréal en cette période de grève étudiante. Plusieurs milliers de personnes battent le pavé dans les rues de Montréal en ce samedi après-midi pour protester contre la hausse des droits de scolarité.

Si la manifestation se voulait familiale, une arrestation a tout de même été effectuée au square Victoria. Un jeune homme s'y trouvait en possession d'une «arme prohibée». Le Service de police de la ville de Montréal confirme toutefois qu'il ne s'agissait pas d'une arme à feu. Le suspect a été transporté au centre d'enquête où il devrait rencontrer des policiers.

Les organisateurs estiment que 40 000 personnes ont répondu à leur appel. Cette manifestation coïncide avec le 9e anniversaire de l'élection du Parti libéral du Québec et se déroule sous le thème «Pour un printemps québécois».

Les protestataires sont partis du parc Jeanne-Mance vers 14 h pour se diriger jusqu'au square Victoria.» De nombreuses poussettes sont visibles dans la foule.

«Je suis sortie de l'école avec une très grosse dette d'étude et je ne peux pas m'imaginer ce que ça va être s'ils augmentent encore les frais de scolarité», a expliqué Karine, une jeune mère qui marchait avec son fils et sa fille de 4 et 6 ans. «Moi j'ai pu aller à l'école, maintenant j'ai un salaire, et maintenant je serais prête à appuyer les étudiants en payant plus d'impôts pour que les étudiants puissent aller à l'école. C'est un retour du balancier.»

Le gouvernement «incite à la violence»

Par ailleurs, le porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a refusé de condamner le saccage du bureau de Line Beauchamp survenu hier matin.

Selon Gabriel Nadeau-Dubois, il ne revient pas aux associations étudiantes de critiquer des moyens d'action en particulier. Il a toutefois admis ne pas encourager ces débordements.

«Nous notre rôle n'est pas de condamner quelque action que ce soit. On considère que ces actions-là sont en fait des réactions, ce sont des réactions à l'attitude de la ministre. On n'en serait jamais arrivés là s'il y avait eu un dialogue», a-t-il indiqué avant le début de la marche. «La ministre se sert de cette excuse pour justifier sa position d'entêtement et de fermeture.»

Le leader étudiant est même allé plus loin, soutenant que la «seule partie en ce moment dans le conflit qui directement incite à la violence, c'est la partie gouvernementale, en demandant littéralement à une partie des étudiants de s'en prendre physiquement à d'autres étudiants pour aller à leurs cours.»

Appel dénoncé

La CLASSE a aussi vivement dénoncé vivement l'annonce de la Fédération des cégeps qui a demandé vendredi aux étudiants de mettre fin à leur grève. Pour la Coalition, cette déclaration s'inscrit dans la même lignée que les multiples injonctions visant à brimer le droit de grève des étudiants.

Gabriel Nadeau-Dubois affirme que la grève va continuer, et que tous les moyens nécessaires seront pris pour que le vote étudiant soit respecté.

La CLASSE lance entre-temps un nouvel appel à la négociation à la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp.

Par ailleurs, la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ) tient cette fin de semaine son assemblée générale annuelle, à Montréal.

En pleine campagne contre la hausse des droits de scolarité décrétée par le gouvernement libéral de Jean Charest, les délégués devront tout de même se prononcer sur diverses propositions et les élections annuelles du comité exécutif seront tenues.

Ainsi, la présidente, Martine Desjardins, est candidate à sa propre succession. Si elle ne fait face à aucun autre candidat, les délégués ont toutefois le choix de voter contre elle.

Le vote se tiendra samedi et les résultats seront connus dimanche.

La FEUQ réunit 15 associations étudiantes, ce qui équivaut à plus de 125 000 étudiants.

-Avec La Presse Canadienne