Une élève en sciences de la nature du cégep de Rosemont a remporté une victoire en Cour supérieure, hier, qui pourrait en inspirer d'autres qui craignent, comme elle, que la grève compromette leur admission à l'université ou encore l'obtention d'un emploi d'été.

Justine Lavoie pourra retourner en classe, alors que les élèves de son cégep sont toujours en grève. La cégépienne qui en est à son dernier trimestre est déjà acceptée en médecine à l'Université McGill à l'automne prochain. Elle craignait de voir ses chances d'y entrer compromises si son trimestre était prolongé ou annulé en raison de la grève. Elle redoutait également de perdre son emploi d'été de sauveteuse dans un camp de vacances qui doit débuter le 25 juin.

L'élève a déposé une requête en injonction provisoire qui a été débattue hier. Elle a demandé la reprise des sept cours qu'elle doit terminer pour obtenir son diplôme. Au cégep de Rosemont, les cours sont suspendus depuis le 5 mars.

La direction du cégep a repris la balle au bond en plaidant qu'une reprise de l'ensemble des cours de formation générale serait «moins discriminatoire» pour tous ceux qui veulent retourner en classe. La reprise totale des cours tout en reconnaissant aux élèves le droit de manifester sans entraver le libre accès aux classes serait plus simple, selon l'avocate du cégep,

Me Nancy Bergeron. La direction estime que la reprise de seulement sept cours représente un «casse-tête logistique».

De leur côté, l'Association générale des étudiants du cégep de Rosemont et la Fédération étudiante collégiale du Québec ont accepté que l'élève puisse suivre ses cours. Toutefois, elles se sont opposées avec véhémence au fait que l'ensemble des cours du cégep reprenne. «C'est impensable qu'une étudiante force tout un cégep à retourner en classe. C'est antidémocratique», a fait valoir une membre du bureau de direction de l'association étudiante, Eliane Laberge.

Devant une entente partielle entre les parties, la juge Marie-Anne Paquette a finalement ordonné la reprise des sept cours de l'élève dès mardi, et non la reprise de l'ensemble des cours du cégep.

Pour sa part, le président de la FECQ, Léo Bureau-Blouin, souhaite que la «pluie d'injonctions» des derniers jours cesse. Il est bien conscient toutefois que la démarche de Justine Lavoie pourrait inspirer d'autres élèves opposés à la grève qui fréquentent des cégeps dont les cours sont suspendus.