Deux inspecteurs du ministère de la Famille ont visité, très tôt mardi matin, une garderie de Saint-Amable, au sud de Montréal, où une fillette de moins de 12 ans aurait été victime d'agressions sexuelles. La semaine dernière, le conjoint de la propriétaire du service de garde a été arrêté et accusé de crimes sexuels.

À leur arrivée sur les lieux, les inspecteurs ont été accueillis par quelques parents furieux.

Ils ont tout de même pu faire leurs vérifications et ont conclu que la garderie est exploitée illégalement et sans permis.

«Le Ministère prend la situation extrêmement au sérieux. Un avis sera envoyé aux parents dans un bref délai pour les informer que leurs enfants fréquentent un service de garde illégal. Et ça pourrait mener à l'évacuation de la garderie», a déclaré Olivier Duchesneau, attaché de presse de la ministre Yolande James.

La garderie de la rue Auger accueille une soixantaine d'enfants depuis près de 20 ans. À l'extérieur, un vaste terrain de jeu laisse deviner la vocation de l'établissement. Selon Marie Bouillé, porte-parole de l'opposition en matière de famille, il est impossible que le Ministère n'ait jamais été mis au courant de l'existence de ce service de garde.

«Que personne ne l'ait su au Ministère, moi, je ne crois pas ça. C'est scandaleux parce qu'on a le devoir, comme parlementaire, de protéger nos enfants au Québec. La première qui doit s'assurer de protéger nos enfants, c'est la ministre de la Famille», a dit la députée péquiste d'Iberville.

L'accusé mis en liberté

L'enquête sur la mise en liberté de Clément Rancourt, qui s'occupait du transport des enfants en autobus, a eu lieu hier matin. Il a été libéré en échange d'une caution de 1000$. Il n'a plus le droit d'utiliser un ordinateur, d'être seul en présence d'enfants ni de se trouver au service de garde durant les heures d'ouverture.

Le 16 mars dernier, le suspect avait été arrêté aussi pour possession et distribution de matériel pornographique juvénile.

Jean-Philippe Marcoux, l'avocat de M. Rancourt, assure que les deux histoires ne sont pas liées. Par ailleurs, il affirme que la preuve qu'on lui a présentée est «faible»: «Dans les deux dossiers, a-t-il dit, la preuve est loin d'être faite. Plusieurs éléments seront contestés. On est loin du cas du prédateur sexuel.»

Clément Rancourt retournera en cour le 14 mai pour la suite du processus.