Les leaders étudiants se sont dits confiants de faire plier le gouvernement Charest samedi, même si un nouveau sondage publié par La Presse suggère que les Québécois appuient la hausse des droits de scolarité.

Selon le coup de sonde, 61% des Québécois seraient d'accord avec la hausse des frais de scolarité défendue par Line Beauchamp. Trente-neuf pour cent s'y opposeraient.

Malgré ces données, Léo Bureau-Blouin ne perd pas espoir. Le président de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) admet avoir été surpris par les résultats du sondage de La Presse. Si on fait le bilan des études d'opinions, elles montrent une division certaine de l'opinion publique, selon lui.

«C'est un débat qui continue de diviser énormément les Québécois. D'un côté comme de l'autre, tant du côté gouvernemental que de la partie étudiante, la bataille de l'opinion publique n'est pas gagnée», a-t-il indiqué.

Selon le président de la FECQ, c'est peut-être le poids financier des demandes étudiantes qui fait peur aux Québécois.

«Je pense qu'il y a beaucoup de contribuables qui sont inquiets que si on gèle les frais de scolarité, on leur demande d'assumer la facture en augmentant leurs impôts», a analysé le cégépien. «C'est pour ça que c'est important d'insister sur le fait qu'il est possible de maintenir abordables les études universitaires sans augmenter les impôts, en révisant la structure de financement des universités par exemple.»

Jeanne Reynolds, porte-parole de la Coalition large de l'Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), semble moins préoccupée que son vis-à-vis par l'opinion publique.

«On compte plus sur un rapport de force qu'on va être capable d'établir avec le gouvernement par la grève, par des perturbations économiques, par des manifestations», a-t-elle affirmé. «On peut en prendre et en laisser du côté des sondages.»

Toutefois, elle considère tout de même comme une bonne nouvelle le fait que 61% des répondants au sondage demandent au gouvernement de s'asseoir à la table de négociation avec le gouvernement.

«Ça montre que ça devient intenable et que le gouvernement n'écoute pas la population qui, elle aussi, voudrait que le conflit se règle le plus rapidement possible», a ajouté Mme Reynolds.

Le cabinet de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a refusé de commenter les résultats du sondage de La Presse.

«On a toujours été ouverts au cours des années et on va continuer à l'être pour voir les améliorations aux prêts et bourses», s'est limitée à affirmer Hélène Sauvageau, porte-parole de la ministre.