Environ 300 manifestants ont occupé pendant quelques heures la rue Victoria, à Westmount, juste devant la maison du premier ministre Jean Charest.

La marche organisée par des étudiants du cégep du Vieux-Montréal s'était ébranlée au métro Atwater à 14h. Le groupe a fait l'ascension des rues de cette cossue ville, à destination de la résidence du premier ministre.

Arrivés sur les lieux, les manifestants se sont assis dans la rue calmement, entonnant chansons et slogans. Une petite fanfare s'est improvisée et le blocus de la rue s'est effectué de façon plus que pacifique.

Seuls deux ou trois individus se sont plantés devant les policiers alignés devant la maison. Son visage à quelques centimètres de celui d'un agent, un jeune homme a copieusement abreuvé d'injures l'homme en uniforme, qui est demeuré impassible. Il a invité la foule à se joindre à lui.

«On reste pacifique! On reste pacifique!», lui a répondu le groupe.

Un étudiant du cégep du Vieux-Montréal a vers la fin lu une lettre à l'attention de M. Charest.

«Nous sommes passés vous voir en cette belle journée, pendant que vous et vos ministres êtes occupés à Québec à mal gérer l'État», a-t-il débuté avant de promettre que son groupe maintiendrait la pression.

À la fin, il a supplié les agents de le laisser passer, juste lui, pour aller porter la missive dans la boîte à lettres du premier ministre. Ce que la police a évidemment refusé.

«Y a-t-il un facteur ici!» a raillé un jeune.

Un compromis fut trouvé, et la lettre a été remise à un homme de l'équipe de protection de Jean Charest. La lettre se rendra-t-elle à son destinataire?

«Le plus important, ce n'est pas tant que Jean Charest nous écoute parce qu'on vient chez lui. Mais que l'opinion publique se rende compte que l'on manifeste pacifiquement», a commenté le lecteur de la lettre.

C'était la deuxième fois en une semaine que des étudiants se rendaient manifester rue Victoria.

Un voisin du premier ministre en a assez.

«Toutes causes réunies, ça fait au moins dix manifestations ici depuis un an. Ils devraient aller manifester au travail de M. Charest. Il est déjà venu nous rencontrer pour nous prévenir que sa présence attirerait parfois des manifestations dans la rue», a critiqué un homme qui trouvait la démonstration des étudiants bien «enfantine».

Les manifestants ont commencé à quitter les lieux vers16h30. Ils promettent de plus en plus d'actions, surtout à caractère économique, dans les prochains jours.